L’origine du mot Yalla Yalla selon Aladji Djiby Seye

Origine du mot yàlla-yàlla et la vraie histoire de leur guide spirituel Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou.

Il est d’usage au Sénégal de parler des sujets que l’on ne maîtrise pas. Cependant, il est établi qu’un empire de vérités ne saurait être bâti sur des préjugés. C’est la raison pour laquelle nous, membre de la communauté Yàlla-Yàlla avons souhaite prendre notre plume pour éclairer la lanterne de la masse populaire sénégalaise, et ainsi rétablir la vérité sur l’histoire dudit « Kuréel » surtout en ce moment où nous préparons ce samedi 14 janvier 2017, une journée spirituelle dédiée à Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou à la place de l’Obélisque.

 

L’expression  » Yalla-Yalla  » a été employée pour la première fois en 1991, à l’occasion de la participation des disciples de Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou aux travaux champêtres de la sainte terre de Khelcom. En effet, de l’appellation Waa Saalum (ceux qui viennent du Saloum), les co-participants auxdits travaux finirent par surnommer cette catégorie de disciples, les Yalla-Yalla. Ceux-ci sont motivés par le constat répété de l’utilisation du mot  Yàlla dans leurs discours. Ainsi, ils s’exclamaient : « ñoom daal yàlla-yàlla rek » (ces gens ne parlent que de Dieu).

 

Nous voudrions ici rappeler les propos de Seydina Aliyun ibn Abi Taalib rapportés par Cheikh Ahmadou Bamba dans son ouvrage Majmahu Nuurayni: si vous vous habituez à faire ou à prononcer quelque chose, on finira par vous identifier à celà.

 

Né en 1900, Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou, guide religieux des Yàlla – Yàlla, est le fils de Sokhna Diouka Fana et de Serigne Mor Khorédia Cissé qui était un fervent disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, Khadimou Rassoul qui accéda au rang de Cheikh. Ceci est justifié par la présence de son nom dans le panégyrique Matlabul Xaajaat fii nazmi ahli cheikhi wa zawjaat de Sëriñ Moussa Ka. En citant les Cheikh de Serigne Touba ayant comme nom de famille Cissé, il dit :

 

Déglul ma limal la seex yi sant Cissé.

Ñoom du ñu àbb kenn te duñ ko siisé.

Sëriñ Aliw Cissé, Bàlla Cissé

Seex Móodu Awa Cissé, Baara Cissé…

Sëriñ Momar Xoreja, Muxtaar Cissé

Sëriñ Mamar Cissé, Maxari Cissé.

 

(Ecoute, je vais vous citer les Cheikh ayant comme nom de famille Cissé. Ils n’empruntent personne ni ne lui souhaitent du mal : Cheikh Aliou Cissé, Cheikh Balla Cissé, Cheikh Modou Awa Cissé, Cheikh Barra Cissé, Cheikh Momar Khorédia Cissé, Cheikh Moukhtar Cissé, Cheikh Mamar Cissé, Cheikh Makhari Cissé).

 

Cheikh Moussa a consacré toute son enfance à la quête de la connaissance et de l’agrément de Dieu, tout en vouant à son illustre père soumission en tant que disciple. C’est ce qui poussa même Serigne Mor Khorédia à l’envoyer chez Serigne Touba pour lui remettre du miel. Il lui avait remis aussi une lettre dans laquelle son père sollicitait des prières de Cheikh Ahmadou Bamba à l’endroit de son fils qu’il agrée tant de par sa sagesse et sa dévotion à être dans ses services.

 

C’est ainsi que le jeune Cheikh Moussa brava beaucoup d’obstacles jusqu’à se retrouver devant Serigne Touba à Ndiaréme, (actuel Diourbel) pour lui remettre le haddiya ainsi que la lettre. Et le Cheikh répondit à Cheikh Mor Khorédia en lui promettant de bénir de Cheikh Moussa plus que ses attentes.

 

C’est pourquoi de toute sa vie, Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou ne s’est jamais réclamé disciple de qui que ce soit, si ce n’est de Cheikh Ahmadou Bamba et adorateur de Dieu. Vous pouvez écouter Cheikh Moussa Cissé l’affirmant sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=NF0DHJaohLo (compil de quelques parties extraits de certains de ses discours).

 

Néanmoins, nous qui avons répondu à son appel ne cessons d’en remercier Dieu car ayant reçu de Cheikh Moussa une éducation et élévation spirituelles, qui nous ont poussé à ne rechercher en toute chose et à tout moment rien d’autre que l’agrément de Dieu. Et ceci constitue le but ultime de tout compagnonnage guide-disciple dans une confrérie soufie.

 

A ces détracteurs qui soutiennent que Cheikh Moussa a été rappelé à Dieu des suites d’une percution d’un taureau, nous précisions que Cheikh Moussa a quitté ce bas-monde naturellement le lundi 18 juillet 1994 correspondant au 8e jour du mois lunaire de Safar. Il est parti après avoir éduqué et élevé spirituellement beaucoup de disciples par la lumière de la kalmia Laa ilaaha ila Lah. Et cette lumière continue jusqu’aujourd’hui de rayonner et d’éclairer le cheminent spirituel de bon nombre de musulmans à travers le monde entier. Mourir même de cette sorte n’entache point la valeur d’un Saint homme de Dieu. Il y a des Prophètes qui ont connu de pires tragédies.

 

Serigne Touba dit dans son oeuvre Masaalikul Jinaan : « Quiconque n’a jamais été éduqué par un véritable guide spirituel, rencontrera des épreuves terribles car celui qui n’a aucun guide valable, satan se chargera de le diriger, partout où il passe, dans les voies de la perdition ».

 

Il dit aussi dans une de ses recommandations : « Ne suit jamais quelqu’un qui te dirige vers un autre que Dieu, car il ne fera que t’égarer ».

 

Nous et nos marabouts guides spirituels partageons le même Seigneur qui nous a tous créés sans l’aide de personne. Donc si nous leur suivons en tant que disciple dans une confrérie, ça ne peut être que pour un cheminement spirituel qui n’a de finalité que l’accès à l’enceinte scellée de Dieu. Le guide doit servir au disciple de moyen qui lui facilitera la voie d’accès à Dieu comme l’a si bien rappelé Dieu dans son Noble Coran dans la Sourate 5 (Maa’ida), verset 35 :  » Ô les croyants! Craignez Allah, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Peut-être serez-vous de ceux qui réussissent ! « 

Cheikh Moussa disait que rien ne lui lie avec son disciple si ce n’est de l’aider à connaître son Seigneur, et de lui faire savoir comment l’adorer et Dieu rétribuera demain chacun selon ses actes, qu’aucun disciple n’attende son intercession devant Dieu. Rejoignant Mame Thierno Birahim Mbacké, frère et fervent disciple de Cheikh Ahmadou Bamba qui dit un jour à son fils Serigne Mahmadane Kosso Mbacké, « adore Dieu notre Seigneur, le jour du jugement dernier, il n’y aura pas de je suis le fils de tel ». Sur cette même lancée, Cheikh Moussa disait aussi que qui que tu puisses adorer si ce n’est pas Dieu, tu n’en seras pas rétribué le jour du jugement dernier.

 

Tout ceci pour expliquer que le véritable lien entre le disciple et le guide spirituel authentique ne doit pas se résumer à une relation de duperie mondaine où l’un exploite l’autre pour des fins purement personnelles ou matérielles, ici-bas; ça doit être une relation basée sur le Saint Coran et sur la Sunna du Prophète Muhamad (Psl) telle que l’a si bien enseigné Cheikh Ahmadou Bamba dans bon nombre de ses ouvrages, notamment Xukkal Bukaa’u, Masaalikul Jinaan et Nahju Xadaa’il Xaaj.

 

Le guide ne doit garantir au disciple félicité, agrément du Seigneur et bonheur dans l’au-delà sans vraiment lui indiquer le chemin qui y mène. C’est pourquoi nous disons très souvent qu’il est plus profitable au disciple que son guide l’aide à guérir de ses vices, ses maux spirituels plutôt que de lui faire croire en des pouvoirs mystiques qu’il détient et par lesquels il pourra intercéder en sa faveur devant Dieu.

 

C’est le manque d’éveil spirituel et une connaissance avec certitude envers Dieu qui doit motiver le musulman qui va à la quête d’un guide dans le soufisme. Et une fois l’avoir acquis il sentira qu’il est dans la voie qui lui permettra d’étancher sa soif de vérités spirituelles. Et nous les Yàlla-Yàlla, c’est ce désir ardent de connaître notre Seigneur Allah qui nous a mené vers Cheikh Moussa, car Dieu a dit dans un hadith qudsi :  « Connaissez-moi avant de m’adorer, car si vous ne me connaissez pas, comment pourriez-vous m’adorer ? »

 

Pour éclairer la lanterne à certains de ses détracteurs, Cheikh Moussa Cissé disait à chacun de ses disciples que quiconque le suit, s’il lui a mené vers la Vérité qu’il la garde et quiconque se rend compte qu’il lui a appelé vers des faussetés, il est libre de le quitter, et même s’il rencontre quelqu’un qui s’intéresse à son éducation spirituelle qu’il l’en dissuade.

 

Serigne Touba nous rappelle dans son oeuvre Masaalikul Jinaan que l’Imam Ghazaly disait que:  » le meilleur des fruits que la religion puisse donner dans ce monde, est l’acquisition des connaissances ésotériques et la familiarité avec Dieu par le zikr ».

 

Nous ne terminerons pas sans dire que dans toute communauté ou groupe, il y aura toujours des brebis galeuses qui ternissent l’image de la communauté à laquelle elles appartiennent. On verra des Mourides qui n’honorent pas le legs de Cheikh Ahmadou Bamba tout comme des Tidjanes qui sont dans le même cas pour Cheikh Ahmed Tidjane… etc. Ceci est aussi constaté dans la présence de véritables hypocrites au sein même de l’entourage du Prophète (Psl).

 

Allah n’a jamais gratifié un véritable guide spirituel de rien d’autre que des disciples exemplaires, que personne ne peut reprocher quoi que ce soit, de mauvais en matière de comportements, actes ou paroles. Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou n’en sera pas exempt et nous en sommes très conscients.

 

De ce fait, il y a des personnes qui se réclament Yàlla-Yàlla sans pour autant être des miroirs à travers lesquelles la mission de Cheikh Moussa Cissé Ndiamé Darou peut être saisie, car Dieu l’a toujours voulu ainsi.

 

Cependant tout véritable disciple qui a goûté et assimilé la connaissance ésotérique ne laissera aucune parcelle de mal en soi, la lumière divine nettoiera son cœur de toute souillure et cela se sentira où qu’il puisse se trouver et à  tout moment. Et un musulman ayant atteint ce stade de sainteté et d’éveil spirituel sera exempt de toutes reproches causées par des actes et dires irrespectueux.

 

Notre dévotion envers Dieu fait que le nom Yàlla-Yàlla par lequel nous répondons volontiers constitue une dose de plus qui ne cessera de nous pousser davantage à être très engagé dans notre quête perpétuel de l’agrément de Dieu par des paroles, actes, comportements et vertus dignes de pouvoir, nous l’offrir le jour où notre âme quittera notre corps pour rejoindre sa véritable demeure.

 

Par El Hadji Djiby Séye

Écrivain en langue nationale, auteur de Jàngal sa diine ci wolof et de Seex Ahmadu Bàmba Xaadimu Rasuul jaar-jaar ak jàngale

Membre de la Cellule de Comminication du Daara Maslakul Hudaa

bayedjibyseye@gmail.com

 

8 COMMENTAIRES
  • Wakh Deug

    Salam,
    Il faut préciser que Moussa CISSE n’a jamais été « Cheikh  » de qui que ce soit.
    Par ailleurs, cessez d’utiliser des « Sirou » de versés du Coran pour endoctriner les gens et leur faire croire qu’ils voient Dieu.
    Aussi, Dieu recommande plus le travail que le dzikr.
    Quand on respecte plus son marabout que ses parents, on ne rentre pas au paradis.

  • Yalla yalla

    Wakh deug tey moom wakh nga loudoul deug. Qui t a dit ke les yalla yalla endoctrinent qui que ce soit par des sirou du Coran. Nous notre zikr c la kalima Laa ilaaha ila Lah comme l a si bien enseigné Cheikh Ahmadou Bamba dans Massalik. Cheikh Moussa est notre Cheikh à nous té liko war ci nioune def na ko niou ciy sant Yalla bou baakh. Il faut bien lire le texte boo amee loo ciy weddi nga wakh ko. Nioune fonk naniou Yalla lool tey rafetal sounou digg ak niépp rawatina waadiour yi

  • Laysen

    Cheikh Ibrahima Niasse à été cheikh de qui? Cheikh Ahmadou Bamba a été Cheikh de qui?
    Si tu veux dire par là qu’il faut qu’un Serigne de son vivant te fasse Cheikh, c’est que tu n’a rien compris.
    Le prophete a été le wassila de Cheikh Ahmadou Bamba et de Cheikh Abdoul Khadre Dieylani, Cheikhou Tidiane de même pour BAYE NIASSE, ont il vécu la même époque?
    « DIEU recommande plus le travail que le Zikr » d’ou tiens tu cette affirmation???
    Rien que de penser que le travail ne te servira qu’ici et que le zikr c’est pour éclairer son âme pour l’au dela, devrait te faire comprendre que cette affirmation est fausse.
    Le zikr n’empêche pas le travail et vice versa, je pense que maintenant les gens doivent arréter less accusations sans fondement, pourquoi ne pas venir directement en parler avec les talibés de Ndiamé? Ce serait plus sage, que de se cacher derrière un pseudo et de dire tt ce que l’on veut.
    RV ce samedi 14 janvier au boulevard du centenaire de 8h à 00h.

  • Seck

    Enlevez Serigne Touba de vos mensonges. Tout le monde connait vos pratiques. Ou avez vous appris que quand une fille accepte un cadeau d’ un homme elle lui est licite? Ou avez vous appris que c’ est haram pour les hommes d’ égorger et de dépecer les moutons? est ce que vous priez? pourquoi vous insulter quand vous entendez un appel a la prière dans votre fief non loin de Sokone ? Ou avez vous appris que Serigne Touba mo Gêne Yonnete bi que Dieu est minuscule, et Vous êtes des mécréants des égarés et votre place et l’ enfer. Sachez que je vous connais bien pour avoir une parente qui étais l’ épouse d’ un de vos enfoirés « Talibe »

    • Mauly

      khana ya mom Serigne Touba? psk danga dégg bene nit wax naka soudoul nonou rek que masse bi yep nonou lagne mel, esk meus nga guestou lou Ndiamé woté ha,arreter vos accusation gratuite svp, ahlou yép amm niouy yakk, mourid yiy nek si télé bi nak té yoré thiakhane guép, dolen wax niou bayi Seugn bi puisk yako mom, Serigne Touba mouridoulaa la woté(kou nama démm si Yalla),lo maitriséwoul boul si wax disais Dabaax…

  • BAYE BABOU

    @wakh deug: da ngay khar ba kham deug baparé soga ko meuna wakh! yalla naniou yalla maye diam ci barké serigne yi ci sénégal yeup!alhamdoulilah

  • Niou wakhanté deugg

    Moi je persiste et signe qu’en 1988, j’étais en poste a Kaffrine et les (yalla yalla peuplaient cette partie du pays, c’étaient et ce sont toujours des talibés de BAYE NIASS) N’importe quel fils du Ndoukoumane vous le confirmera, .Donc ils existaient depuis bien avant ma venue dans cette contée. Je ne sais pas comment d’autres sectes se sont attribuées ce surnom ou nom , mais le yalla yalla existait bien avant 1991.

  • ndanane

    senegal daguén barè fonttou coufi bayi yonèt bi ak le coran ak adisth yii perte gua

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