Le Chancelier allemand, Olaf Scholz, a exprimé ses préoccupations concernant les élections en France. Il espère que les partis autres que celui de Le Pen remporteront les élections. Ces commentaires, relayés par la télévision, sont clairs et réfléchis, et ont été repris par son ministre des Finances.
Olaf Scholz, représentant un pays qui est le premier partenaire économique de la France, illustre l’inquiétude face à la possibilité qu’un parti d’extrême droite prenne le pouvoir en France. En revanche, ses homologues d’Afrique francophone restent silencieux. Scholz a précisé que ce sont les Français qui décideront, ajoutant que son gouvernement continuera à collaborer avec celui qu’ils auront élu.
Certaines voix, comme celle de la cinéaste franco-sénégalaise Alice Diop, considèrent cette élection comme une question de vie ou de mort. Les autorités françaises jugent nos dirigeants de manière déséquilibrée, encensant certains et critiquant d’autres, bien qu’ils soient tous des putschistes. Cette ingérence répétée soulève la question de savoir pourquoi les dirigeants africains n’élèveraient pas leur voix face à un éventuel gouvernement français d’extrême droite.
Les dirigeants africains ont le devoir de manifester leur inquiétude. La France, souvent notre premier partenaire économique, contrôle de nombreux aspects de nos pays, dont la monnaie et le tissu industriel. En cas de cohabitation, comme le rappelle Marine Le Pen à Emmanuel Macron, le pouvoir réel est entre les mains du Premier Ministre; si cette fonction est exercée par le RN, cela pourrait détériorer nos relations avec la France.
Le programme du RN, axé sur la lutte contre l’immigration, pourrait complicer l’entrée des Africains en France et accentuer les discriminations. Nos compatriotes vivant en France pourraient être séparés de leurs familles, et les enfants nés en France n’auraient pas droit à la nationalité française. Des individus comme Mati Diop ou Fatoumata Kébé, bien que reconnus et influents, ne pourraient jamais occuper des fonctions stratégiques en France, simplement en raison de leurs origines.
Le RN n’est pas encore au pouvoir que les tensions s’exacerbent déjà. Des manifestations de racisme et de xénophobie se multiplient pendant la campagne électorale. On a ainsi vu des actes violents et discriminatoires à l’encontre des minorités, perpétrés par des individus et même par des militants RN.
Comme l’a rappelé le Chancelier allemand, ce sont les Français qui choisiront leurs dirigeants. Cependant, nos propres dirigeants ont la responsabilité de faire entendre leur voix et de rappeler que nous ne sommes pas prêts à accepter tout et n’importe quoi.