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« Les femmes soignent, mais elles dirigent rarement » : L’alerte du Pr Rajaa Aghzadi au Sommet de Dakhla

Au 1er Sommet africain sur les systèmes de santé à Dakhla, le Pr Rajaa Aghzadi, en session de restitution, a livré samedi 29 novembre un plaidoyer puissant en faveur de l’équité de genre, appelant à placer les femmes au cœur de l’accès aux soins et de la gouvernance sanitaire. « Les femmes soignent, mais elles dirigent rarement », a-t-elle averti, exhortant le continent à bâtir un modèle fondé sur la prévention, la justice sociale et un leadership féminin assumé.

Lors de la session dédiée à « l’équité et l’accès des femmes aux soins et à la gouvernance en santé », le Pr Rajaa Aghzadi a livré un vibrant plaidoyer, « un discours qui sort du cœur», a-t-elle confié d’emblée.

La chirurgienne et militante de la santé publique a rappelé que l’équité n’est pas un concept théorique, mais « une construction quotidienne, un regard différent sur la santé, la société et la place de la femme». Pour elle, aucune réforme sanitaire ne peut réussir sans mettre fin aux déséquilibres persistants : « Une société ne peut prétendre à la prospérité tant qu’une partie de sa population reste à la marge du soin».

La prévention, “la forme la plus intelligente et la plus humaine de la médecine”
Soulignant les inégalités qui frappent les Africaines, notamment en matière de mortalité maternelle et de lutte contre le cancer du sein, le Pr Aghzadi a insisté sur le rôle clé de la prévention :
« Avant de soigner les maladies, on peut les prévenir. »

Elle rappelle que près de 40 % des dépenses pourraient être évitées grâce aux gestes préventifs.
Derrière chaque femme qui attend des soins, dit-elle, « il y a souvent une autre femme qui les prodigue», un lien invisible qui doit devenir « un pilier stratégique de nos politiques de santé ».
“Les femmes soignent, mais elles dirigent rarement”

Le Pr Aghzadi a dénoncé la faible présence des femmes dans les instances de décision alors qu’elles représentent plus de 70 % des effectifs de santé dans plusieurs pays :

« Elles portent les systèmes, mais elles n’en dessinent pas les orientations.»
Moins de 20 % des directions hospitalières ou ministérielles sont dirigées par des femmes en Afrique, rappelle-t-elle. Un déséquilibre qui, selon elle, affaiblit la qualité même de la gouvernance sanitaire :
« Le leadership féminin en santé n’est pas une revendication féministe, c’est une stratégie de gouvernance intelligente.»

Un hommage au Maroc et un appel continental

Rendant hommage aux réformes du Royaume, généralisation de la protection sociale, modernisation des infrastructures, programmes de lutte contre le cancer, le Pr Aghzadi a salué « la vision éclairée de Sa Majesté le Roi».
Mais c’est surtout vers l’ensemble du continent qu’elle lance un appel : créer un Observatoire africain de l’équité en santé et promouvoir un modèle où « l’équité n’est pas un slogan mais un indicateur mesurable».


La femme est un baromètre vivant de la santé publique

En conclusion, elle a rappelé que l’avenir de la santé africaine dépendra de la capacité à conjuguer « compétence et compassion, science et sensibilité».
Et d’insister :
« La femme est un baromètre vivant de la santé publique. Écoutons celles qui portent les systèmes pour construire une Afrique qui soigne mieux parce qu’elle gouverne mieux.

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