Les eurobonds sénégalais maintiennent la confiance malgré le défi de la dette

Selon l’Agence Ecofin relayée par nos confrères de Sud Quotidien, le Sénégal fait face à des problèmes de liquidité, sa dette atteignant désormais 107 % du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement a promis de mener des réformes afin d’assurer une plus grande transparence, tandis que des discussions sur le reprofilage de la dette bancaire locale sont en cours. Au Fonds monétaire international (FMI), un soutien est affiché avec des pistes de solutions actuellement en élaboration pour stabiliser la situation financière du pays.
Quatre emprunts internationaux du Sénégal suivis par l’Agence Ecofin ont terminé la semaine du 21 février 2025 en hausse, indiquant un regain de confiance des investisseurs malgré la dégradation de la note souveraine du pays par Moody’s. Le rendement de l’Eurobond sénégalais, dont l’échéance est fixée à 2028, s’élève à 8,7 %. Les rendements des trois autres emprunts se stabilisent autour de 10 %, un chiffre éloigné des 12,7 % récemment observés pour un refinancement d’eurobond au Gabon. Néanmoins, l’écart de rendement avec les taux initiaux reste conséquent.
Pour l’année 2025, le Sénégal devra verser environ 21 millions de dollars au titre des intérêts sur ses eurobonds, dont la majorité est due au premier semestre. Moody’s met en garde contre les difficultés de liquidité qui pourraient survenir pour le gouvernement sénégalais. La loi de finances initiale pour l’année 2025 avait déjà prévu un besoin de financement de 20 % du PIB, dont près de 12,7 % (environ 2900 milliards de FCFA) destinés au remboursement de dettes.
Un rapport de la Cour des Comptes révèle également une dette de près de 2500 milliards de FCFA (4 milliards de dollars), contractée auprès de diverses banques locales avec des échéances de court et moyen terme. En 2028, le Sénégal devra être préparé à rembourser ou refinancer un eurobond d’une valeur d’un milliard de dollars. Malgré ces contraintes, la confiance des marchés semble indiquer que le gouvernement d’Ousmane Sonko parvient à présenter des solutions qui préservent les intérêts des investisseurs.
Les autorités sénégalaises se sont engagées à plus de transparence et à des réformes pour éviter les écarts de la dette. Des discussions sur le reprofilage des maturités de la dette bancaire locale ont débuté, et d’autres initiatives sont en cours de préparation. Du côté du FMI, perçu comme un partenaire crucial, une étroite collaboration est mise en place pour surmonter ces défis difficiles.
Les perspectives économiques internes montrent un éclaircissement. Selon l’Agence nationale des statistiques, bien que la valeur ajoutée générée par les entreprises ait baissé de 2,68 % en 2024, le rythme de la hausse des prix ralentit début 2025 et les coûts de production demeurent relativement stables.