Le président Macky Sall a défendu sa décision de reporter les élections après l’éclatement de violentes protestations à travers le pays le vendredi. Sa première sortie médiatique depuis l’annonce du report a été réservée à l’agence de presse américaine Associated Press (AP), le Président a rejeté les allégations selon lesquelles cette décision serait anticonstitutionnelle et aurait créé une crise constitutionnelle. Il a justifié le besoin de plus de temps pour résoudre les controverses liées à la disqualification de certains candidats et un conflit entre les branches législative et judiciaire du gouvernement.
Malgré les heurts liés à sa décision, Macky Sall a nié toute tentative de se maintenir au pouvoir : « Je ne cherche absolument rien sauf à laisser un pays en paix et stabilité. Je suis complètement prêt à passer le relais. J’ai toujours été programmé pour cela. »
Macky Sall a expliqué que son intervention était nécessaire pour prévenir un chaos électoral pire. « Je ne veux pas laisser derrière moi un pays qui plongera immédiatement dans de grandes difficultés », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Je dis maintenant que je vais travailler pour l’apaisement, pour des conditions qui permettront au pays d’être paisible… tenons tous des discussions inclusives avant de nous rendre aux élections. »
L’interview avec nos confrères de l’Associated Press (AP) parcourue par Senego, a eu lieu au palais présidentiel ce vendredi 09 février, alors qu’à l’extérieur, des centaines de manifestants ont envahi les rues, brûlant des pneus, jetant des pierres et bloquant la circulation, tandis que les forces de sécurité utilisaient des gaz lacrymogènes pour les disperser. Selon une déclaration du procureur public, au moins un étudiant a été tué à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.