Parti Socialiste : « L’entorse du vieux caméléon »

Il y eu enfin ce vendredi 16 octobre 2020. Le vieux caméléon finit par se lasser de ses zigzags. De loin et depuis longtemps, les socialistes, silencieux, le regardaient gesticuler. Lui se croyait seul au monde et tissait tranquillement sa toile avec des insectes devenues bizarrement ses lieutenants. Elles avaient opté pour la survie en face de l’être changeant, aux bonbons noirs. Et pendant plusieurs nuits, à la belle étoile, le vieux caméléon se rêva chef de la planète, encouragé en cela par sa meute affamée.

Connaissant sa réelle nature, il ne considéra jamais ce conseil de Phocylide de Milet : «N’aie point un sentiment dans ton cœur, un autre sur tes lèvres. Ne ressemble pas au caméléon qui change de couleur comme de place. » Il ne pouvait souscrire au « côté face » de ces propos car il était le « côté pile » de ces derniers. Bien au contraire, il fit sienne cette citation, dans « L’âme du mal», de Maxime Chattam : « La première des qualités d’un tueur, l’art du caméléon, de s’adapter sans faire de vagues. »

Il attaqua, fier, prêt à tout casser et bafouer pour son rêve. Lui qui, pourtant, est Secrétaire National aux Élections du Parti Socialiste. L’éthique, la morale, la transparence et le courage lui auraient suffi comme impératif pour poser « son débat » à l’interne, devant ses camarades. Il lui manqua le cran. Il préféra les regards « non renseignés » d’un public innocent et piétina la solidarité, principe sacro-saint du socialisme, et qui a toujours été l’âme du Parti Socialiste.

Il se fit une grosse et vilaine entorse. Dès lors, Nous, Jeunesses Socialistes du Département de Dakar, constatons qu’il n’a pas voulu une contradiction doctrinale, idéologique ou d’orientation. Nous sommes juste en face de quelqu’un qui voulait se montrer courageux et qui a agité un débat qui ne repose que sur des ambitions personnelles.

Et en agissant ainsi, il s’est désolidarisé de la direction du parti, de la Secrétaire Générale. Il a quitté le navire de ceux qui se sont faits le point d’honneur de préserver l’héritage inestimable d’Ousmane Tanor DIENG, dans l’unité, la solidarité, la pure camaraderie, mais surtout dans l’acceptation du débat interne et le consensus qui ont toujours permis au Parti socialiste d’apparaître aux yeux de tous comme un parti démocratique, un parti responsable et adossé à la liberté d’expression et de pensée. Malheureusement, les ambitions personnelles l’ont emporté sur la
lucidité, le sens de la mesure et de la réserve qui doivent guider les prises de position de quelqu’un qui prétend diriger un Parti historique comme le nôtre.

Dans cette situation créée par le Secrétaire National aux Élections du Parti, un problème de conscience, de transparence, et même d’éthique et de morale politiques se pose : comment quelqu’un qui s’est déclaré candidat au poste de Secrétaire Général du Parti peut-il continuer à présider la Commission de Supervision de la Vente des cartes et des Renouvellements ? Nous exigeons du camarade Serigne Mbaye THIAM de se démettre de la Présidence de cette commission ou à défaut qu’il en soit déchargé par la Secrétaire Générale du Parti.

Il ne peut être juge et partie intéressée à la fois. Une telle attitude est répréhensible par le droit. Celui qui agit se
récuse lui-même. Il faut que tous les potentiels candidats au poste soient sur un pied d’égalité. C’est seulement de cette manière qu’il se montrera démocratique et transparent. C’est de cette façon qu’un gentleman agreement sera instauré. Aucun avantage comparatif offert. Aucun faux départ ne sera ainsi sifflé. Ce sera également de la rigueur morale et intellectuelle que d’agir ainsi.

Comme toujours, Nous, Jeunesses Socialistes du Département de Dakar, restons dans le sillage de la ligne politique tracée par le PS. Et Aminata Mbengue Ndiaye tire toute sa légitimité de cela en sa qualité de Secrétaire Générale adjointe, désignée par l’article 18. 2 du Règlement Intérieur du Partiqui prévoit, non pas une situation d’intérim, mais plutôt une suppléance avec tout le sens légal et légitime que cela crée. C’est donc à dessein que d’aucuns parlent volontairement d’intérim, terme qu’ils ne trouveront nulle part dans la charte du militant, les statuts et le règlement intérieur du Parti.

Nous restons, au demeurant, solidaires à Madame Aminata Mbengue NDIAYE, comme nous l’avons toujours été avec le défunt Ousmane Tanor DIENG. Il s’y ajoute qu’après le démarrage de la vente des cartes, il y’a eu un concours de circonstances, notamment la disparition inattendue de ce dernier et la pandémie de la COVID19, qui ont été des facteurs retardateurs des opérations de vente des cartes devant aboutir aux renouvellement des instances de base, avant l’élection d’un nouveau Secrétaire Général et la tenue du congrès. Il est, par conséquent, regrettable que de vouloir imputer cela à la Secrétaire Générale du Parti, la camarade Aminata Mbengue NDIAYE.

Par ailleurs, Nous, Jeunesses Socialistes du Département de Dakar, manifestons notre soutien total et renouvelé au camarade Bounama SALL, Secrétaire Général du Mouvement National des Jeunesses Socialistes (MNJS). Nous partageons et assumons pleinement ses propos et sa posture dans cette triste situation créée par le Secrétaire National aux Élections du Parti. Pour conclure notre propos, Nous, Jeunesses Socialistes du Département de Dakar, en appelons à l’unité autour de Madame Aminata Mbengue NDIAYE, à la solidarité qui fonde notre identité militante, pour qu’ensemble, l’œuvre inlassable d’Ousmane Tanor DIENG soit perpétuée avec conviction, éthique et responsabilité.

En tout état de cause, les jeunes que nous sommes resterons cette sentinelle qui doit, sans relâche, ni complaisance, veiller au respect par tous, des règles et principes qui fondent les bases non altérables de notre Parti. Caméléon ou renard, nul ne dirige par roublardise et inconstance.

* Pour les Jeunesses Socialistes du Département de Dakar,
Son Secrétaire Général Général Ndiaye DIALLO.