Le tueur de la fusillade de Moncton s’est rendu à la Gendarmerie: Retour sur les péripéties d’une folle journée

Le tueur de la fusillade de Moncton s’est rendu à la Gendarmerie: Retour sur les péripéties d’une folle journée

Après une traque urbaine de près de 30 heures, les commandos de la police canadienne ont arrêté à Moncton (est du Canada) dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 mai Justin Bourque, un homme soupçonné d’avoir tué en pleine rue trois policiers et blessé deux autres. Les médias canadiens rapportent que Fabrice Georges Gevaudan, un Français de 45 ans immigré au Québec et originaire de Boulogne-Billancourt, fait partie des trois agents tués.

Les forces de l’ordre, qui avaient érigé un périmètre de 10 km2 dans une zone résidentielle et boisée de cette grande ville acadienne, ont annoncé sur Twitter que « Justin Bourque (avait été) arrêté par la GRC (Gendarmerie royale du Canada) à 00h10 (4h10 GMT) à Moncton. Il est détenu par la police ».

Les habitants du quartier bouclé depuis la mort des trois policiers, vers 19h30 mercredi, ont été autorisés à « quitter leurs résidences » où ils avaient reçu l’ordre de se terrer jusqu’à la fin de la chasse à l’homme. Les policiers étaient à la recherche d’un jeune homme originaire de cette province du Nouveau-Brunswick, sur le littoral atlantique, identifié comme Justin Bourque, 24 ans. Selon des témoins et la police, il avait été vu en train de tirer sur des agents de la GRC mercredi soir: trois sont morts sur le coup et deux autres ont été blessés, dont un a pu quitter l’hôpital jeudi.

Des photos prises mercredi le montraient vêtu d’une tenue kakie et armé de deux fusils (un de chasse, un semi-automatique) en train de déambuler dans Moncton. Les autorités avaient prié les habitants de se renfermer chez eux tant que cet homme « très, très dangereux » n’avait pas été mis hors d’état de nuire.

Il s’est finalement rendu aux commandos d’élite de la Gendarmerie royale qui le cernaient sans opposer de résistance, a dit à la première chaîne privée du pays CTV, Michelle Thibodeau, témoin de l’arrestation. « Je suis fini », a lancé Justin Bourque en se présentant aux policiers qui étaient en train d’investir la cour de Mme Thibodeau où il s’était caché, a raconté cette jeune femme. Immédiatement, le maire de cette ville de 70.000 habitants, George Leblanc, a « félicité la GRC pour ce travail, d’autant que les circonstances étaient exceptionnellement difficiles ».

Ville fantôme

Moncton avait pris des allures de ville fantôme. Les commerces avaient tiré leurs rideaux, les écoles et les administrations n’ont pas ouvert jeudi et certains habitants avaient même décidé de quitter la ville temporairement.

Il s’agit de la pire tragédie pour la Gendarmerie royale depuis l’assassinat en 2005 de quatre agents en Alberta (ouest). Le choc et l’incompréhension sont d’autant plus grands que, à la différence des États-Unis voisins, le Canada est généralement épargné par les fusillades. Et jeudi le drapeau du parlement à Ottawa avait été mis en berne.

Après des premières heures de traque qui ont vu les autorités improviser avec les moyens du bord, des centaines d’agents de la GRC se sont positionnés à Moncton, appuyés par des blindés légers et des hélicoptères. Les policiers ont bien cru tenir le fugitif jeudi à la mi-journée quand, un véhicule blindé couvrant une dizaine d’hommes casqués et vêtus de gilets pare-balles s’est avancé vers une maison en bordure du périmètre sécurisé.

Un petit véhicule robotisé équipé de caméras et de capteurs avait été dirigé vers la maison préalablement au déploiement policier. Mais le suspect était introuvable. Originaire de la région, Justin Bourque vivait dans un parc de mobile-homes de Moncton, entretenait un goût prononcé pour les milices et les armes, et son « mauvais caractère » était notoire, ont raconté des voisins et proches.

Sur ce qui pourrait être sa page Facebook, Justin Bourque aurait publié juste avant l’heure de la tuerie les extraits du titre de la chanson « Hook in mouse » du groupe de metal américain Megadeth. Le refrain décline chaque lettre du mot « Liberté » sur des phrases de haine et de rejet pour terminer sur : « cela s’épelle liberté, cela ne signifie rien pour moi ». Sur la même page, plusieurs messages de haine de la police ou des institutions sont également visibles.
huffpost

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