« Le PS à une longueur derrière… Mbourok Soow ! »

De quel type d’allié nous prévalons-nous ? Quelle position le PS mérite-t-il aujourd’hui par sa visibilité et son investissement politique dans BBY ? Il faut dire qu’après les manifestations du 08 mars dernier, subséquentes de l’affaire Sweat Beauty (Sonko-Adji Sarr), le Président Macky Sall ne pouvait que trouver opportun de prouver, aux yeux de l’opinion, que sa popularité est restée intacte auprès des sénégalais. Les tournées économiques sont devenues alors une bonne occasion de mobilisation des militants et citoyens pour les responsables politiques de l’APR dans les différentes localités visites.

Le Président Macky Sall ne pouvait manquer, dans un tel contexte, l’occasion de distribuer des satisfécits pour ceux d’entre ses responsables et alliés qui se distinguent par leur capacité à mobiliser tout au long des routes, artères de villes et des rassemblements tenant lieu de meetings. Quid alors des autres leaders politiques locaux de la mouvance présidentielle des partis alliés, dont le nôtre, dans cette bataille de positionnement ? Il est constant que pour les partis tels que REWMI qui tiennent coûte que coûte à tenir leur rang, l’occasion est bien belle pour bomber leur torse et rivaliser d’ardeur au même titre que les apr-istes. La coalition « mbourok-soow » est la coalition-phare en devenir et aspirant à détrôner BBY de son piédestal et venir à bout de son invincibilité. Les marées oranges, très visibles dans les fiefs réputés rewmistes ou assimilés, sont une réponse concrète à l’incarnation d’une position privilégiée au sein de la nouvelle majorité présidentielle depuis son retour dans la coalition au pouvoir. Le meeting de Thiès d’hier, comme on s’y attendait, a encore révélé aux yeux de l’opinion la déferlante orange toujours prête à en découdre pour s’affirmer.

Au même moment, vautrés dans notre nombrilisme et notre fierté de principal allié de BBY, nous autres, socialistes, nous faisons très discrets, si ce n’est pour nous faire tout-petits voire inexistants à l’occasion de ces tournées économiques. Le vert est-il devenu le ver dans le fruit de BBY avec un apport politique insignifiant ? Cela en a tout l’air ! Ne soyons pas vindicatifs si demain, nous nous retrouvons moins considérés, ou même pire, défenestrés et relégués au rang de parti minuscule sans contribution majeure.

S’il s’agit d’une option nouvelle non annoncée pour sortir discrètement et irrémédiablement de BBY, c’est alors tant mieux pour la plupart de nos militants qui ne comprennent plus grand chose à notre ligne politique. Mais tout de même, faisons le proprement et incarnons-le dignement. Si par contre, c’est encore la conséquence de notre atonie et certainement pas encore une agonie, il est grand temps pour la direction du Parti d’ouvrir les yeux et de nous sortir de notre somnolence. La nonchalance n’est jamais sanctionnée positivement en politique.

On est dedans, ou on en sort ! Le PS, de par son parcours, sa tradition et ses prétentions de son rang à tenir, ne peut plus continuer dans son inactivité. Le premier pas à franchir doit se refléter dans la régularité de la tenue de nos réunions d’instances au sommet que sont le Secrétariat Exécutif National (SEN), le Bureau Politique (BP) et le Comité Central. Je ne parle même de nos grandes messes socialistes, comme nos universités d’été, reléguées aux calandres grecques !

Le gagner-ensemble et gouverner-ensemble ne doit pas se limiter à un statut de consommateur de position de responsabilité, sans apport de valeur ajoutée politique, comme on a toujours su le faire dans un passé récent. Tenir notre rang dans cette coalition de la majorité présidentielle, au-delà de la respectabilité qu’il nous confère aux yeux de notre principal allié, permettra de conforter notre position de grand parti détenteur du plus grand legs politique du landerneau politique. Plus que tout, le nécessité d’accompagner les camarades et responsables dans leur localités particulièrement en ces occasions de démonstrations de force, est une gageure pour laquelle nous devons plus lésiner sur les moyens mis à notre disposition pour rien d’autre que tenir notre rang ! Réveillons cette fibre socialiste capable de faire soulever des montagnes chez nos militants anesthésiés depuis un certain temps. Il n’est pas d’autre secret que la vision de militants tout de vert habillés au même titre que nos alliés pour qu’au-delà d’une simple tournée économique, l’étincelle d’un PS requinqué illumine nos perspectives politiques de parti conquérant et bien de retour au-devant du landerneau politique.

* Mamadou Mbodji Diouf
MBA Paris Dauphine PSL
Membre du BP du Parti socialiste

1 COMMENTAIRE
  • GEUMS

    Un PS tombé trop bas la preuve par une analyse si légère de la situation politique, dénuée de vision prospective et qui foule du pied les principes et valeurs qui fondent, les militants et sympathisants du parti.

    Une analyse éhontée qui considère une tournée criminelle à l’aune de la crise pandémique comme une occasion de mener une danse des morts la faim dans un pays pourtant pétri de dignité.

    Vouloir faire entrer le PS dans une logique de danse du ventre témoigne de l’étroitesse d’esprit d’un auteur adepte de la politique du ventre qui n’a donc aucun sens de l’éthique en politique et encore moins de principes et valeurs qui constituent le ciment des idéaux des pères fondateurs.

    Vouloir faire entrer ce qui reste du PS dans cette logique de danse du ventre témoigne que lui et sa clique ont perdu le sens de l’histoire pour celui du ventre.

    C’est vouloir montrer que le PS na plus aucune ambition que de rester à la remorque d’un parti sans structure pour le partage du gâteau « Sénégal » sans vergogne.

    HONTE À VOUS MESSIEURS

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