« Le pouvoir et le militantisme politique » (Par Abib Diop)

Les observateurs de la scène politique sénégalaise, dotés de probité intellectuelle, peuvent noter avec aisance , une spirale destructrice du militantisme politique. La perception des sénégalais par rapport aux politiques pour ne pas dire politiciens, n’est pas des meilleurs!

L’immoralité, le mensonge et le machiavélisme sont arc-boutés à l’image que reflètent les politiques. Platon, dans Republique, théorisait le « noble mensonge », comme une nécessité de gouverner un peuple! D’autres délaissent le militantisme politique, car y voyant une affaire d’élites.

Le militantisme politique, dans le sens noble du terme, a subi une érosion qui a fini par le dénaturer. Certains partis politiques ont connu une hémorragie de leurs adhérents au point d’agoniser ou tout simplement de disparaître. Au delà de ce qui précède, on note également que le militantisme objectif et dépourvu de tout intérêt crypto personnel, disparaît avec le pouvoir. En effet des militants peuvent initialement s’engager pour une cause noble, juste et dans l’intérêt de la patrie, pour finir par un autre statut moins reluisant en termes de valeurs morales et de principes éthiques.

Le parti politique qui accède au pouvoir, perd au fur et à mesure de ses militants engagés idéologiquement et dans l’intérêt de la communauté. Le militantisme individualiste et opportuniste, qui conçoit l’engagement politique comme moyen d’accès à un meilleur statut social, prend place.

Ainsi, on assiste à l’ère du militantisme rétribué. Le principe d’équilibre en finances, se transpose parfaitement en politique: le parti au pouvoir, ayant un large champs d’avantages et de postes juteux, attire de plus en plus d’opportunistes et perd les militants idéologiques.

C’est pour dire qu’un parti politique , qui se trouve dans l’opposition, doit préparer en amont ses militants à rester dans le moule idéologique, patriotique et éthique, dans l’objectif d’éviter toute reconversion vers la catégorie d’adhérents opportunistes!

A retenir: « Lorsqu’on ne s’occupe pas de politique, elle vous joue quelquefois le mauvais tour de s’occuper de vous » Victor Cherbuliez.

Abib DIOP

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