« Le croissant lunaire et la fracture de la Umma », Par Ibrahima NIAKHATE

Loin des règles de la jurisprudence islamique, loin des analyse de la pensée islamique antique et contemporaine, un appel à l’éthique islamique, basée sur le Coran et la Sunna s’impose. Allah Très-Haut dit, après avoir mentionné le mois de Ramadan: « …Allah veut pour vous la facilité mais pas la contrainte… » (Sourate 2: 285) et le Prophète (PSL) a dit: « Jeûnez lorsque vous le voyais (c.à.d. le croissant lunaire) et rompez quand vous le reverrez ». Voici deux textes immuables et décisifs, pour faire sortir notre communauté islamique de la contradiction avec elle-même. Le verset nous montre la simplicité de la question pour des adeptes bien intentionnés dans leur manière d’accueillir le mois béni. Quant au hadith, il est la preuve formelle de la non-division, de la wahdanité et de la « consubstantialité » entre les grands blocs qui forment cette communauté.

L’erreur qui se répète ici au Sénégal depuis des décennies, c’est l’indifférence des fidèles musulmans face au respect du croissant lunaire, une indifférence qui trahit une « désinvolture religieuse » invétérée dans presque toutes les « entités religieuses » du pays, une « impolitesse flagrante » envers le hadith précédent et envers la personne qui en est l’auteur, à savoir le Messager de Dieu (PSL), car lorsque le Messager de Dieu (PSL) prononçait l’ordre formel de jeûner quand l’apparition du croissant est confirmée, il n’avait pas retreint cette prescription à une zone donnée. Le sens profond du hadith relève du rituel, donc un devoir religieux à accomplir chaque 29e jour du mois de Chabâne, à savoir, s’investir dans la recherche du croissant.

Situons le problème:

Face au progrès époustouflants de la Science et de l’astronomie, la date, l’heure et même la seconde ou le croissant doit apparaître sont connues. Mais cela est insuffisant pour régler le problème, sinon pourquoi la division persiste encore entre les fidèles? L’erreur, c’est de ne pas prendre la peine de se rassembler dans des espaces appropriées pour scruter sérieusement le ciel, mais plutôt se fier aux medias ou tout court à une dite « commission ». Cette paresse partagée et généralisée dans la société est la source est la vraie source du problème.

Le retour aux sources islamiques:

Dans la biographie des disciples du Prophète (PSL), nous verrons l’importance qu’ils accordaient au fait de scruter le ciel, malgré leur âge avancé. Ibn Abbas (RA), éminent disciple et cousin du Prophète (PSL) scrutait une, fois le ciel avec des fidèles alors qu’il avait pris de l’âge. Les conditions climatiques n’étant pas favorables, ils ne purent voir le croissant. Soudain, ibn Abbas (RA) s’écria: « je l’aperçois ». Leur ayant indiqué la direction, le publique lui répondit qu’il ne voyait rien. Alors un fidèle Tâbi’i vient observer les yeux d’ibn Abbas dont les cils avait blanchi sous le coup de l’âge, il vit un poil de en forme de croissant qui s’était abaissé vers la rétine. Il l’ôta puis demanda à ibn Abbas (RA) s’il voyait toujours le croissant. Alors, il répondit: « Non, je ne le vois plus. » Ce récit authentique nous prouve l’attention qu’ils accordaient jadis -vieillards et jeunes confondus- au fait de scruter le ciel pour apercevoir le croissant car c’était un acte d’adoration au même pied que la prière et le jeûne dont il annonce l’entrée en vigueur.

Entre la Korité et la Tabaski:

La Korité sonne la fin du Ramadan. Dans le contexte de division actuelle, si le Ramadan fait 29 jours, les retardataires n’auraient jeûné que 28 ou 27 jours. Dans ce cas, faut-il continuer à jeûner pour combler les 29 jours ou bien clôturer le Ramadan pour compléter le ou les jours manquants après? La Sharia interdit de jeûner un jour de fête. C’est totalement prohibé. Donc, il est obligatoire -dans ce cas- , de clôturer le Ramadan et de « rembourser » après. Mais la plupart des sénégalais s’entête à jeûner la Korité en différant celle-ci au jour suivant. Ils commettent ainsi un péché grave après celui d’avoir mangé le premier jour du Ramadan.

Pour la Tabaski qui correspond avec le grand pèlerinage, il se passe une chose inadmissible et grave encore. La veille de la tabaski qui est le jour d’Arafat, est considérée comme le grand jour du pèlerinage. Celui qui le rate n’a pas de pèlerinage. Les pèlerins sénégalais qui quittent le pays observent le même jour que tous les autres pèlerins. Mais pourquoi seul le Sénégal, parmi tous les pays musulmans, s’abstient de commémorer la Tabaski le jour suivant? Si cet acte est le bon sens -selon eux-, pourquoi ne disent-ils pas à leurs pèlerins (qui les ont quittés récemment pour aller à la Mecque) de déplacer le jour d’Arafat d’un jour plus tard et de voir si leur pèlerinage sera considéré comme tel? C’est de l’ineptie totale pour un pays qui ne manque pas d’ulémas d’agir de la sorte.

La vraie solution à ce fléau qui est à juste titre une flétrissure sur la communauté musulmane du Sénégal, c’est de revenir aux sources pures de l’islam et de se cramponner sur la voie droite, la voie qui ne fait prévaloir aucune décision sur l’ordre formel du Prophète (PSL), et de rejeter l’hypocrisie dans laquelle se trouve la majeure partie des gens qui étaient sensés « orienter les masses » vers la rectitude.

3 COMMENTAIRES
  • mina

    mais yaw nafekhe bou bonne gua borom kham kham yi guay dingate ola guene

  • godiock

    il a parfaitement raison je trouve

  • talibe bamba

    Adouna wakh amoufi ndiarigne ndakh dieuf mofi amme solo ta da guene warra khame ni worro borome kham kham yi yermande sounou borome la na gnou niane sounou borome nangoul gnou sounou koor youne gneup si daradiaye seydina moukhamad rassouloulahi sallalakhou aleykhi wa salam si barke cheikhoul khadim

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