Le chef de l’Etat a présidé hier jeudi au Grand Théâtre de Dakar la cérémonie de remise des prix du Concours général 2015. Un moment privilégié du système éducatif national qui sacre l’excellence et le génie d’une poignée d’élèves formés dans un très petit nombre d’écoles (pour la plupart des écoles d’excellence qui accueillent les meilleurs élèves du Sénégal choisis par des concours très sélectifs).
Le sentiment le plus partagé lors et à l’issue de la cérémonie était la fierté. La fierté de voir des élèves réussir à un concours aussi prestigieux et recevoir leurs distinctions des mains du Chef de l’Etat. Mais cette euphorie élitiste partagée entre élèves du Prytanée et de Mariama Ba, doit-elle nous éloigner de la réalité de notre système éducatif? Du vrai système constitué des centaines de milliers d’écoles où le niveau est inexistant pour ne pas dire trop bas.
Les écoles publiques comme privées où des milliers d’élèves peinent à recevoir des apprentissages normaux (on ne parle pas encore de qualité). Des élèves qui n’atteignent même pas le quart du quantum dévolu aux heures d’enseignement du fait de grèves intempestives et d’absences injustifiées faute de contrôle. Des élèves qui étudient sous le vent et la poussière dans des abris et huttes et qui au lieu d’être formés sont plutôt déformés par des enseignants dont la formation laisse à désirer.
Il est certes bon de fêter l’excellence à l’occasion du Concours général mais il est primordial de faire en sorte que l’équité, une des composantes du Paquet (Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence) qui est la référence en termes de politique éducative, soit au rendez-vous et que tous les élèves du Sénégal, qu’ils soient à Mariama Ba ou à Saré Bodio Firdou dans le Myf aient leur chance d’être distingués au Concours général.