L’Afrique et le pouvoir , l’exemple de la Guinée (Par Yamoussa Aminata Camara)

Le passé glorieux de nos vaillants ancêtres qui ont dignement honoré l’Afrique est perdu dans l’obscurité du temps. Réveillez les, ils seraient déçus de cet héritage piétiné de nos jours pour des biens mondains. L’Afrique notre Afrique, pleure des rivières de sang, ses peuples mécontents souffrent d’une gouvernance malhonnête et indigne.

Ces pouvoirs présidentiels sont comparables à une monarchie à vie. Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’ivoire, 33 ans de pouvoir (1960 – 1993 ) – Étienne Eyadéma Gnassingbé du Togo, 38 ans de pouvoir ( 1967 – 2005 ) – Elhadji Omar Bongo du Gabon, 42 ans de pouvoir (1967-2009) – Paul Biya du Cameroun, 38 ans au pouvoir. Entre-temps les USA ont connu 6 présidents.

Après Sékou Touré, qui a gouverné de 1958 à 1984 (26 ans de pouvoir), Lansana Conté de 1984 à 2008 (24 ans de pouvoir). Les Guinéens connaissent des instabilités, l’armée à la rescousse pour une transition assurée par Dadis Camara et Sékouba Konaté

Au pouvoir depuis 2010, Alpha Condé, président sortant de la Guinée, veut briguer un troisième mandat contre vents et marées d’une opposition déterminée à ne pas se laisser faire.

La Guinée, coutumière des effusions de sang dans les périodes électorales, est face à un destin indécis. Pour rappel, ces derniers mois, les manifestations de l’opposition contre ce troisième mandat d’Alpha Condé ont été sauvagement réprimées.

Des dizaines de civils ont été tués, des blessés, on en compte par centaines. L’opposition et les autorités divergent sur les chiffres et les responsabilités, quelle honte !

Après le scrutin du 18 Octobre, alors que les résultats officiels n’ont pas encore été annoncés, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, crie déjà au victoire. Ironie du sort, c’est Alpha Condé qui arrive premier sous la houlette de la commission électorale qui a annoncé mardi soir de premiers résultats dans quatre circonscriptions sur les trente-huit que compte le pays, dont trois à Conakry et sa périphérie. M. Condé, qui brigue à 82 ans un troisième mandat controversé, l’emporte largement sur M. Diallo dans les quatre circonscriptions et dépasse les 50 % dès le premier tour dans trois d’entre elles

Ainsi je propose à titre de recommandation à ces chefs d’Etat sans scrupule de lire cette lettre qui alerte sur l’avidité du pouvoir seul car Dieu est puissant

La lettre de Serigne Touba à Samba Laobé Ndiaye, Roi du Djolof à l’époque constitue une alerte qui est d’autant plus actuelle à découvrir en détails in extenso, mais aussi une leçon pour ces dirigeants qui doivent apprendre la culture de la démission pour ne pas y être obligés sous peine de répression du peuple pour l’exiger

J’invoque la Protection de DIEU contre Satan, le lapidé. Au nom de DIEU, le CLÉMENT et le MISÉRICORDIEUX. Certes Dieu est mon Maître. La Louange soit à DIEU qui fut toujours et qui ne cessera jamais d’être. Que la Paix et le Salut soient accordés au Prophète Muhammad, le Seigneur de tous les rois et de leurs ministres, le Maître de tous les hommes et de toutes les femmes, de même qu’aux membres de sa Famille et à ses Compagnons qui surent se départir des imperfections pour accéder à l’excellence Ceci dit, cette missive est destinée à Samba Laobé, Roi du Djolof, et émane de Ahmad Ibn Muhammad Mbacké, le serviteur de Dieu, son MAITRE ABSOLU et dont il se suffit et les plus honorables. Je te fais savoir que j’ai bien reçu la lettre que ton émissaire devait me transmettre et dans laquelle tu me fis parvenir tes salutations et sollicitas auprès de moi des recommandations et exhortations ; raison pour laquelle je t’adresse ces mots-ci : Sache que le pouvoir que tu détiens actuellement en ce monde ne t’est parvenu qu’après avoir été soustrait des mains d’autres rois comme toi qui t’ont précédé. Et qu’un jour viendra où ce même pouvoir te seras repris des mains pour être cédé à d’autres rois qui te succéderont. Donc s’il arrive certains jours où la vie te semble favorable et t’assiste contre tes adversaires, sache qu’il en sera d’autres ou elle favorisera tes adversaires contre toi. Et si quelques fois elle t’a fait rire, quelques fois aussi elle te fera pleurer. Que donc la joie qu’elle t’inspire ne t’abuse pas car ce monde est, par nature, trompeur et fourbe. Et il arrive souvent qu’il se retourne brutalement contre toi pour te leurrer et te faire tomber dans son piège.

Ainsi, je te recommande de toujours persévérer à assister les plus faibles, les pauvres et les nécessiteux, et de ne jamais tomber dans la tyrannie et l’injustice car « tout homme injuste le regrettera un jour » et « tout tyran assurera sa propre perte ». N’oublie jamais que la puissance que tu détiens et toutes les faveurs qui en découlent, ne te sont en vérité parvenues qu’à travers la mort d’autres personnes qui les détenaient avant toi et du fait que ces mêmes faveurs se sont départies.