Moins de quarante-huit heures après les critiques prononcées à son encontre par Me Aïssata Tall Sall et ses partisans après le verdict rendu sur les résultats des élections locales du 29 juin dernier en faveur de Mamadou Racine Sy, le juge Taïfour Diop est cité dans une affaire de corruption. Les juges Pape Amadou Sow, président de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Saint-Louis et Serigne Pape Aliou Sané, président de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Saint-Louis, sont aussi cités dans cette affaire.
Les trois juges font l’objet d’une dénonciation pour corruption. Ils sont accusés, selon l’observateur, par la société «Wartsila west africa» (Wwa) par le biais de ses avocats, Me Mame Adama Guèye et Associés, d’avoir fait profiter illégalement d’une décision de justice, à une personne physique, Aïssatou Niang Touré, qui n’apparait même pas dans le dossier qu’ils devaient juger. Retour sur des faits qui accablent les juges de la Cour d’Appel de Saint-Louis.
Une lettre-plainte en date du 22 juillet 2014 et a été adressée à l’inspecteur d’Etat Nafy Ngom Keïta, présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Elle vise à dénoncer les trois magistrats en question. «Nous saisissons l’Ofnac pour l’ouverture d’une enquête sur les circonstances dans lesquelles l’arrêt en date du 26 juin 2014 a été rendu, à la demande d’une personne physique, présentée à l’enregistrement le jour même où la décision a été rendue (ce qui laisse apparaître que l’arrêt était déjà rédigé avant l’audience) et délivré à une personne physique pour le compte d’une société déjà représentée par un cabinet d’avocats régulièrement constitués», écrivent les avocats.
Les magistrats avaient, en effet, pris la décision de condamner la société Wartsila West Africa à payer la somme de 1 425 600 000 Fcfa pour un local qu’elle n’occupe pas depuis Avril 2009, en sus de la somme de 194 400 000Fcfa de dommages et intérêts, tout en déclarant irrecevables les appels de Wartsila West Africa.
Les avocats souhaitent également que toute la lumière soit faite sur «le faux commis par les magistrats de la Formation spéciale dans l’arrêt en date du 26 juin 2014» où il est mentionné : «Oui, Madame Niang Aïssatou Touré, propriétaire gérante de la société Résidences Les Jardins, qui a déclaré vouloir que son affaire soit jugée immédiatement, même en l’absence de ses avocats», alors que sur l’extrait du plumitif certifié par le greffier en chef de la Cour d’appel, il est mentionné que «la partie appelante renonce au service de ses avocats ….».
«Nous comptons sur une enquête exhaustive et diligente pour établir les responsabilités de cette forfaiture judiciaire caractérisée par les très fortes présomptions de corruption que nous avons relevées», demandent les avocats aux membres de l’Ofnac.