Ils étaient quatre prévenus à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il s’agit de la prostituée, comme elle se décrit elle-même, Astou Diop, de Babacar Ndiaye, Mamadou Daffé et Mamadou Bâ. La dame de… joie est accusée de proxénétisme, détournement de mineure de 14 ans et offre et cession de chanvre indien. Son amant Babacar Ndiaye est, lui, poursuivi pour détournement de mineure et pédophilie. Les deux autres prévenus ont été attraits pour pédophilie et offre de chanvre indien. Ils avaient à leurs côtés la victime, M. Ndao, assistée par son père, son civilement responsable. Et même si c’est la bande à Astou Diop qui est jugée, c’est la mineure de 14 ans qui était l’héroïne de ce film presque à l’eau de rose pour adultes. Un rôle que la mineure M. Ndao a l’habitude de jouer. Puisqu’elle a été devant cette même juridiction dans le passé pour avoir été victime de viol. Pour cette présente procédure, la mineure en a plus souffert puisqu’elle a été un fonds de commerce sexuel de la dame Astou Diop.
C’est au quartier Hann Mariste que l’affaire a pris départ. Astou qui a l’habitude de fuguer s’est retrouvée nez à nez avec un certain Baye, sans autre précision, qui n’a pas été installé dans la procédure. Ce dernier qui, à tort ou à raison, s’est inquiété de la situation de la jeune fille, l’a emmenée sans trop de difficulté chez sa cousine Astou Diop, à Pikine Guinaw-Rails. Seulement, Astou Diop est une belle de nuit qui dispose même d’un carnet sanitaire à jour. La mineure M. Ndao demeure chez sa nouvelle tutrice pendant un mois, selon elle. Mais quand la jeune fille a décidé de rentrer chez elle, elle fait part à son père des activités qu’elle menait dans cette demeure et celui-ci n’hésite pas à saisir la police de Guinaw-Rails d’une plainte contre les quatre prévenus.
C’est la victime qui entre dans les détails de cette histoire sordide au cours de l’interrogatoire d’audience. Elle explique qu’elle a été emmenée chez Astou par un certain Baye qui l’a trouvée seule à Hann Maristes. Mais elle a souligné qu’au cours de son séjour chez sa tutrice, celle-ci la poussait à entretenir des relations sexuelles avec des hommes dont Mamadou Daffé et un certain Abass qui n’a pas été arrêté. Mais aussi, l’amant de sa tutrice la caressait à chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls. Elle conclut que c’est Astou qui recevait l’argent de ses rapports sexuels tarifés. Mais c’est une version contradictoire que va servir Astou Diop. Elle a expliqué au tribunal que quelque temps après son arrivée chez elle, M. Ndao profitait de son absence pour les besoins de son travail de nuit pour recevoir des hommes chez lui. «C’est ainsi que je lui ai dit de chercher un carnet sanitaire si elle tient à exercer le même travail que moi. Mais elle l’a mal pris et est partie de la maison», confesse la dame.
Elle a en outre estimé que le chanvre indien trouvé par les policiers au moment de leur descente chez elle ne lui appartient pas. Elle a même estimé que c’est un piège de la fille qui lui avait promis de se venger au moment de quitter la maison. Les trois autres prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés. Ils ont tous contesté avoir touché le plus petit cheveu de la gamine. Mais leurs allégations ont été démontées par les réquisitions du parquet. Le maître des poursuites a estimé que les quatre prévenus sont coupables des faits à eux reprochés. Il a requis 5 ans de prison ferme contre Babacar Ndiaye et Mamadou Daffé. 2 ans de prison ferme contre Astou Diop et 6 mois ferme contre Mamadou Bâ. Les avocats de la défense ont estimé que toute la procédure ne repose que sur les accusations de la victime. Ils ont soulevé l’absence de preuves et ont plaidé la relaxe des prévenus. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré, le verdict sera connu le 15 mai prochain.
gfm.sn