Depuis 2009, la justice française se penche sur les biens acquis par plusieurs dirigeants africains, notamment les familles des présidents Omar Bongo Ondimba du Gabon, Denis Sassou N’Guesso du Congo et Teodoro Obiang Nguéma de Guinée équatoriale. Cette enquête, initiée par Françoise Desset, la doyenne des juges d’instruction au pôle financier de Paris, fait suite à une plainte de l’organisation Transparency International.
Les enquêtes ont révélé un patrimoine impressionnant constitué principalement de voitures, montres, œuvres d’art et biens immobiliers. Rien que pour la famille Bongo, on compte 33 propriétés en région parisienne et 11 sur la côte d’Azur. Les biens de la famille Bongo en France sont évalués à 150 M€ en 2021. Teodoro Obiang, en revanche, détient des biens d’une valeur encore plus importante, notamment un hôtel particulier avenue Foch à Paris d’une valeur estimée à 150 M€.
En février 2022, la Cour d’Appel de Paris a confirmé que le patrimoine de la famille Bongo avait été acquis de manière frauduleuse, provenant de détournements de fonds publics et de corruption. La banque française BNP Paribas a également été mise en examen en 2021 pour son rôle présumé dans le blanchiment de ces fonds. La fille d’Omar Bongo, Pascaline Bongo, fait partie des personnes suspectées d’avoir bénéficié de ces biens mal acquis.
Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon et ancien aide de camp d’Omar Bongo, est également soupçonné d’enrichissement personnel. Les enquêtes soulignent la nécessité pour le Gabon de se doter d’un président démocratiquement élu et de restituer les biens de la famille Bongo au peuple gabonais.