La Gambie à l’aube d’une décision cruciale sur les mutilations génitales féminines…

La Gambie à l’aube d’une décision cruciale sur les mutilations génitales féminines…

Un projet de loi approuvant les mutilations génitales féminines avait été validé en mars et renvoyé en commission avant un vote final prévu début juillet.

Le président gambien, Adama Barrow, a affirmé, jeudi 27 juin, que son gouvernement continuerait à faire respecter l’interdiction de l’excision et des mutilations génitales féminines en attendant un éventuel vote parlementaire qui pourrait lever cette interdiction. Le Parlement de Gambie, pays majoritairement musulman d’Afrique de l’Ouest, a approuvé en mars un projet de loi visant à abroger la législation de 2015 interdisant ces pratiques. Le texte a été renvoyé à l’examen d’une commission avant un vote final, et la commission doit présenter son rapport au Parlement le 4 juillet.

Si le Parlement adoptait ce texte, la Gambie deviendrait le premier pays au monde à annuler une interdiction de mutilations génitales féminines, selon l’Organisation des Nations unies (ONU). Adama Barrow assure que « En attendant l’issue de l’examen parlementaire, le gouvernement maintient son engagement à faire respecter l’interdiction des mutilations génitales féminines » lors d’un discours sur l’état de la nation retransmis à la télévision et sur les réseaux sociaux. Il n’a cependant pas évoqué ses intentions en cas d’adoption du texte.

Le chef d’État est sous pression d’une partie de la communauté internationale et de son propre peuple pour maintenir l’interdiction, tandis qu’une autre partie des Gambiens plaident pour la levée de cette interdiction au nom des traditions et de règles morales présentées comme telles.

La Gambie figure parmi les dix pays où les mutilations génitales féminines sont les plus répandues : 73% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi cette intervention, d’après les chiffres de l’Unicef.

Des représentantes de l’ONU ont averti en mars que l’annulation de l’interdit « créerait un dangereux précédent ». L’ONG Human Rights Watch s’est également inquiétée qu’une levée de l’interdiction puisse encourager d’autres pays à suivre cet exemple.

Les mutilations génitales féminines incluent l’ablation de la partie externe du clitoris, des petites et grandes lèvres, et parfois l’infibulation (rétrécissement de l’orifice vaginal) pour des raisons non médicales.

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