La défaite d’Amadou Hott pour la présidence de la BAD et le dialogue national au menu

Les quotidiens tentent, vendredi, de tirer les leçons de la défaite du candidat sénégalais Amadou Hott à la course pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), sujet qui ne les empêche pas de revenir très largement sur le lancement officiel du dialogue national sur le système politique.
Le quotidien L’info voit dans la défaite de l’ancien ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération le “symbole d’un recul diplomatique” du Sénégal. “Au-delà de sa personne, analyse le journal, la défaite cuisante du candidat sénégalais reflète l’état peu enviable de la diplomatie sénégalaise, qui, ces dernières années, peine à faire valoir l’influence internationale du pays”.
Amadou Hott, arrivé 3e à l’issue du premier tour, “n’a pas pu tenir, face à la concurrence au second tour, largement remporté par le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Mauritanien Sidi Ould Tah”, élu nouveau président de la BAD, jeudi, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
“Annoncée comme une bataille longue et incertaine, l’élection à la tête de la BAD s’est jouée jusqu’au bout, mais sans grand suspense. Favori des Etats africains, le Mauritanien Sidi Ould Tah a écrasé la compétition avec 76% des voix”, rapporte L’Observateur.
Le Sénégal “dans un entre-deux diplomatique ambigu”
Le quotidien EnQuête constate que “ni le soutien affiché de l’administration sortante, ni la mobilisation symbolique du gouvernement n’ont suffi à [faire élite Amadou Hott]”.
Il ajoute que la posture actuelle du Sénégal, se traduisant par une “autonomie revendiquée”, “[…] le distingue à la fois des orthodoxies de la Cédéao classique et des orientations souverainistes de l’AES”, le pays se retrouvant du coup “dans un entre-deux diplomatique ambigu, qui brouille les alliances régionales actuelles”.
WalfQuotidien considère simplement que la diplomatie sénégalaise est “en perte de vitesse” et se trouve même “dans un trou noir”, en parlant de ce “nouvel échec d’un candidat sénégalais à un poste international”, énième revers qui “fleure bon l’évanescence diplomatique”.
“+BAD+ émotions autour d’Amadou Hott”, affiche L’As dans un jeu de mots bien senti pour insister sur la déception pouvant prévaloir côté sénégalais, après un échec qui, selon le journal, “interpelle sur l’efficacité de la diplomatie sénégalaise”.
“C’est un final triste, mais prévisible pour Hott dont la défaite est considérée comme un nouvel échec diplomatique retentissant, à l’opposé d Nouakchott qui a réussi à placer son candidat à la tête de la BAD grâce à un lobbying intense de sa machine étatique”, résume Le Quotidien.
Le Soleil, fair-play, note que Sidi Ould Tah a été élu “haut la main” et devient ainsi le 9e président de la Banque africaine de développement, mais c’est surtout le dialogue national sur le système politique qui suscite le plus l’intérêt de ce journal.
Ces concertations initiées par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, font nourrir “l’espoir de forts consensus”, indique Le Soleil, avant de signaler que les travaux des trois commissions chargées de conduite des discussions sur les différentes thématiques arrêtées débutent ce vendredi.
L’Observateur retient du premier jour du dialogue national, l’appel du président Bassirou Diomaye Faye à une réflexion sur l’avenir du système politique sénégalais. “Ces concertations, organisées en dehors de toute échéance électorale, nous offrent une opportunité unique de réfléchir sur l’avenir de notre système politique”, a déclaré le chef de l’Etat, dont les propos, tenus lors de la cérémonie officielle d’ouverture, sont repris par la même publication.
“Réunissant opposants radicaux, anciens gouvernants, acteurs culturels et de la société civile, la cérémonie de lancement du dialogue a permis de revenir sur les vertus [de la concertation], dont l’une des vocations principales devrait être de réconcilier les Sénégalais”, lit-on dans les colonnes du quotidien EnQuête.
Diomaye Faye pour ”des réformes courageuses, tournées vers l’avenir”
Ce qui n’empêche pas le journal de pointer “un dialogue en clair-obscur”, pendant que le quotidien Yoor-Yoor semble en espérer un “renouveau démocratique”. En tous les cas, Source A estime que le président Bassirou Diomaye Faye s’était mis “dans les habits d’un chef de famille pur-sang” lors du lancement du dialogue, endossant “le costard de père de la nation”.
Cela s’entend dans certaines de ses déclarations que Source A a choisi de mettre en exergue, quand le président de la République déclare par exemple que son rôle “est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier”.
“Dans son allocution, le chef de l’Etat a exhorté les participants à rompre avec ‘l’immobilisme ou le statu quo’ et à engager ‘des réformes courageuses, tournées vers l’avenir”‘, écrit Sud Quotidien.
Certains de ses opposants, comme Barthélémy Dias, lui ont répondu par un “contre-dialogue citoyen” dont les initiateurs, parmi lesquels le leader du mouvement Geum Sa Bopp Bougane Guèye Dany, qui estime que le dialogue national “n’est ni plus ni moins qu’une ‘mise en scène du consensus’”, rapporte le quotidien Source A.
Il signale par ailleurs que Barthélémy Dias s’est fait remarquer par un “retentissant appel” à l’occasion du lancement de sa nouvelle plateforme politique, dénommée “Sénégal Bi Nu Bokk” (Le Sénégal que nous partageons, en français).
“Je vous parle comme on parle aux siens quand l’heure est grave, quand les mots ne suffisent plus, quand le pays appelle”, a déclaré M. Dias, cité par Source A, avant d’ajouter : “Je ne viens pas réclamer un pouvoir. Je viens réclamer une conscience. Je ne viens ni pour diviser ni pour séduire, je viens pour rassembler”.
“Barth fait sensation”, commente WalfQuotidien, selon lequel l’ancien maire de Dakar “n’a pas raté les nouvelles autorités qu’il traite ‘d’incompétents’”, au moment de faire part de son ambition à ses militants et sympathisants.
Le journal en conclut que la classe politique “va désormais composer avec Barthélémy Dias, non pas en tant que bras droit de Khalifa Sall, mais comme un leader porteur de projet et d’espoir”.
Avec Aps
La défaite d’Amadou HOTT a fait beaucoup plus de bruit que sa candidature d’où les raisons de cette première en l’occurrence sa défaite
Alors que pour le Mauritanien SIDI OULD TAH sa candidature a fait autant de bruit que son pays a mobilisé plus d’une centaine de personnes battant campagne et appui à travers les instances dirigeante mondiale d’où les raisons de sa victoire
Ce phénomène est hélas lié à la nature Sénégalaise ; les observations ,les critiques , les torts et le fait de situer les responsabilités se mettent en branle qu’après un revers , une défaite ou un accident