Interpellé par Alioune Ndao en pleine audience, ce lundi, Cheikh Tidiane Sy, ex-ministre de l’Intérieur sous l’ancien régime, a tenu à apporter les précisions suivantes devant la presse : «Alioune Ndao pointait son doigt vers moi, à ma grande surprise. Vu les circonstances dans lesquelles je me trouve dans ce procès, dans cette salle, il m’était impossible de dire quoi que ce soit. Il est heureux que vous m’interpelliez là-dessus. Au moment où j’étais Garde des sceaux devant l’Assemblée nationale, Alioune Ndao était effectivement dans le ministère, mais il ne tenait aucun rôle dans le traitement de ce dossier. Je suis surpris qu’il en parle. Tout ce que je retiens de ce dossier est que Karim Wade a été ministre de la République et, à ce titre, il doit bénéficier d’un privilège de juridiction pour répondre des accusations dont il fait l’objet. C’est la Constitution qui le dit. Je suis peiné par le comportement d’Alioune Ndao, par la manière dont il expose ses idées. Pointer quelqu’un qui a occupé des fonctions ministérielles dans une salle d’audience, je trouve le procédé antirépublicain, à la limite même indécente. Je l’ai connu au ministère et à l’époque, je peux vous certifier que je n’avais aucune confiance à son jugement ni à sa qualité de magistrat. Je suis désolé de le dire».