Khouraichi Thiam, ancien Lion: « Notre Basket est en retard, les autres nous ont rattrapés et même dépassés »

Au Sénégal, les mauvaises performances de l’équipe Senior masculine du basket-ball semblent servir de témoin de la crise que traverse ce sport qui nous a valu tant de satisfaction au niveau international. Évalué à l’échelle continentale, on peut noter que le basket sénégalais a besoin de remaniement pour entrer dans la nouvelle ère de rêve que nos sportifs ont donné au peuple après les multiples exploits dans les différentes compétitions de la FIBA.

Récemment, la polémique au sein du basket sénégalais, suite à l’échec d’Alexandrie suivi du limogeage du sélectionneur, enfle toujours avec cette récente sortie de Boniface Ndong dans un média de la place. En effet, ce dernier avait été licencié sans justification logique de même que le coach Abdourahmane Ndiaye dit Adidas, à la veille de la coupe du monde de 2019 en Chine. Pour rappel, Adidas avait effectué une belle campagne durant les fenêtres de qualification avec 10 victoires obtenues sur 12 matches et parmi lesquelles l’historique victoire face à la meilleure équipe d’Afrique d’alors qu’était le Nigéria menée par Iké Diogou. En face, on avait cette belle équipe du Sénégal qui était constituée de joueurs expérimentés qui avaient fait une belle prestation durant ce périple. Il s’agissait de Souleymane «Jules» Aw, Babacar Touré, Malèye Ndoye… L’absence d’éléments-clés comme Gorgui Sy Dieng, Mouhammad Faye, Youssou Ndoye et Hamady Ndiaye n’avait pas empêché au groupe de régaler les férus du ballon orange avec du beau jeu. Malheureusement cette montée en puissance fut sabotée par Mr Babacar Ndiaye et son administration qui décidèrent de limoger le coach «Adidas» à la veille des compétitions. Cela avait complètement bouleversé l’équipe qui a fini par se retrouver parmi les derniers du tournoi mondial.

Par la suite ce président de Fédération qui n’a jamais pratiqué de sport haut niveau va décider de remplacer Coach Adidas par Moustapha Gaye qui avait beaucoup de mal à gérer l’équipe masculine d’où sa promotion en tant que Directeur technique. Et pour couronner le tout ce même Moustapha Gaye va tenter de cumuler 2 postes, l’un en tant que Coach et l’autre en tant que Directeur technique National, ce qui a causé la pire performance de l’histoire du basket féminin sénégalais entachée par l’injuste remplacement d’une joueuse à la dernière minute alors qu’elle avait déjà été citée sur la liste finale des 12. Du jamais vu et tout cela sous la houlette de Mr Babacar Ndiaye. Quant à Boniface Ndong, il avait réussi à créer un nouveau style de jeu avec cette nouvelle sélection. Et lui aussi fut victime d’une injustice et d’une mauvaise politique menée par Mr Babacar Ndiaye et son administration. D’ailleurs les amateurs du ballon orange au Sénégal réclament la démission du président de la fédération sénégalaise de basket-ball Mr Babacar Ndiaye qui occupe le fauteuil depuis belle lurette.

Une mauvaise organisation

Quelle est l’origine de tous ces échecs répétés ? Voilà une question qui me pousse en tant qu’international sénégalais, de mettre à nu la mauvaise gestion de ce profane (Me Babacar Ndiaye) qui n’a peut-être aucune idée du top management du sport au niveau mondial. Partant d’une analyse basée sur les fenêtres de qualification pour la coupe du monde de la FIBA, on peut nettement dire que l’organisation fait défaut à tous les niveaux. Je m’explique. Leur précédent voyage a fait couler beaucoup d’encre. En partance pour l’Egypte à Alexandrie pour les besoins de la troisième fenêtre des éliminatoires pour la prochaine Coupe du Monde de Basket, la bande à Branco Badio a connu des heures très mouvementées à l’aéroport. Leur itinéraire tracé Dakar-Casablanca, Casablanca-Istanbul et Istanbul-Alexandrie ont été perturbés. La raison avancée est que Turkish Airlines avait refusé que la délégation embarque un lundi soir. Pendant ce temps, l’instance faîtière du basketball sénégalais accuse l’ambassade de l’Égypte au Sénégal sur un retard de délivrance de visas d’entrée à la délégation sénégalaise. Pour boucler le tout, les images des compétiteurs assis à même le sol avaient fait le tour de la toile. Et ce mauvais voyage a sapé le tournoi au Caire. Mais revenons sur ces fenêtres de qualifications pour parler des contre-performances de cette équipe qui, je le rappelle, n’est pas fautive de ces résultats négatifs. Avec une communication de la fédération qui ne met pas les moyens pour mettre les amateurs de basket-ball dans le bain de cette compétition.

Le basket sénégalais en régression, rattrapé et dépassé par les autres nations

Plus loin, je me pose des questions sur le rôle du directeur technique national qui pêche dans la détection de jeunes talents. Une politique de rajeunissement illogique alors qu’on a encore rien gagné. Une transition qui me permet de parler du Soudan du Sud qui a fini de battre 83 à 75 cette équipe sénégalaise avant-hier lors de cette fenêtre FIBA. Un autre résultat négatif aujourd’hui face aux tunisiens. Troisième de la poule F, le Senegal s’écroule sur un score de 70 à 53 pour son second match dans cette dernière fenêtre de qualification à la Coupe du Monde. Et la victoire d’hier face aux camerounais n’aura servi à rien, car le Sénégal n’a pas décroché son ticket qualificatif.

L’absence de Gorgui n’est pas une excuse car la Tunisie nous a battus sans Mejri, ancien joueur NBA et cadre de leur équipe. Notre basket est en retard, les autres pays nous ont rattrapés et même dépassés. Nous voulons et devons gagner maintenant. Et comment ne pas parler de ces qualifications HISTORIQUES pour les requins bleus du Cap-Vert et les Sud Soudanais, la première fois de leur histoire au basket-ball. Le Sud Soudan, une équipe qui est en train de bousculer la hiérarchie dans le continent grâce à un énorme travail abattu notamment par son président Luol Deng qui est un ancien de la NBA. L’entraîneur de l’équipe nationale est Royal Ivey, un ancien joueur de la NBA, aujourd’hui assistant des Brooklyn Nets, mais ils ne l’ont pas libéré pour ce double engagement. Un modèle à suivre par nos dirigeants africains en général et le Sénégal en particulier pour son top management par rapport à ces fenêtres de la FIBA.

Babacar Ndiaye et sa Fédération ne peuvent pas utiliser le succès des filles comme leur accomplissement car les filles ont toujours ramené des trophées bien avant l’arrivée de M. Ndiaye. Rétro Sud-Soudan: 2011 ✅ : Création de l’équipe et premier match amical 2013 ✅ : Rejoint FIBA 2021 ✅ : Premier Afrobasket 2021 ✅ : Première qualification au second tour de l’Afrobasket (1/4 de Finale) 2023 ✅ : Première participation aux Éliminatoires et Première qualification à la Coupe du Monde FIBA avec 9 victoires.

NON au 3e mandat !

Ceci doit nous pousser à revoir notre politique sportive qui est inexistante et surtout la manière d’élire des responsables au niveau de nos fédérations. Comme a-t-on l’habitude de dire en langue nationale « Affaire de Sama la gayne », autrement dit, nos dirigeants sont élus sur la base de copinage et non d’expérience. Mettons les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Et le constat est général avec ces fédéraux qui s’éternisent respectivement dans ces instances malgré des performances négatives. Le sport sénégalais est malade sous toutes ses formes (infrastructures, administration, manque de professionnalisme…), « ndjitt bou deungue, administration bou deungue, résultat bou bone », « ndjitt bou dioub, administration bou dioub, résultat bou bakh ». Le Président de la FSBB est incompétent, pas besoin de le reconduire. Il essaie de rester à la présidence de la fédération à l’image de son maître Macky Sall qui veut un 3ème mandat. Tant qu’il sera là, les résultats seront les mêmes: défaites, déceptions et tristesse pour le peuple Sénégalais. Nous avons besoin d un changement immédiat de président.

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