« Les autres pays africains qui nous regardent de bas en haut ont bien raison de nous envier, tellement le Sénégal vie une vitalité démocratique jamais égalée.
Justement, pendant plus de deux mois, à l’Assemblée nationale, pouvoir et opposition se sont adonnés à un jeu politique autour de la tenue prochaine, ou jamais, de la Déclaration de politique générale du Premier ministre.
D’abord entre le Parlement et la Primature autour des dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée, avec la non tenue des débats d’orientation budgétaire sous prétexte que le Premier ministre ne reconnaît pas l’honorabilité des députés.
Puis entre le président de cette même Assemblée et le président de la République à travers la fixation de la date de tenue de la DPG menacée par l’annonce de la dissolution de la législature.
Là, les deux parties sont certes d’accord sur l’ouverture d’une troisième session extraordinaire sauf que l’Assemblée prend date pour le 11 septembre 2024, là où la Présidence elle opte pour le 13 du même mois.
Au final, c’est la tradition républicaine qui met fin a la « guérilla parlementaire ». L’Assemblée s’aligne à la date du 13 Septembre.
Il aura donc fallu 2 mois de spectacle entre acteurs politiques devant un public composé de militants , de simples citoyens observateurs et autres journalistes, où tantôt c’est l’opposition parlementaire qui mène la danse, tantôt c’est une ‘remontada’ de la majorité présidentielle.
Un scénario qui traduit fidèlement l’expression de la démocratie à la sénégalaise, loin des manifestations nourries par un discours belliqueux de l’opposition avec du ‘Gatsa-Gasta’ et d’une riposte du pour avec ‘Force restera à la loi.’
Et c’est cela le charme de la démocratie sénégalaise. »
* Par Khalifa Ndiaye