Justice: Le journaliste gambien, Aboubacar Saidy Khan,après 33 jours à Rebeuss, est libre comme l’air

Justice: Le journaliste gambien, Aboubacar Saidy Khan,après 33 jours à Rebeuss, est libre comme l’air

Ouf de soulagement pour un journaliste réfugié gambien, arrêté à Dakar alors qu’il faisait un reportage au Point E. Après plus d’un mois passé en prison, il est enfin libre. Et il ne boude pas sa joie de quitter l’hôtel zéro étoile de Reubeuss, où il a été obligé de recourir à la grève de la faim, et où il a pu parler brièvement avec Karim Wade.

 

«Bonjour à tous. Je suis revenu de l’enfer. Dieu m’a sauvé. Enfin libre, enfin libre, je vous remercie Dieu tout-puissant; je suis enfin libre. Après avoir passé 33 jours ferme à la maison d’arrêt et de correction de Reubeus, je suis enfin libéré par les autorités sénégalaises, qui m’avaient accusé d’être un espion, un terroriste, un membre d’Al-Qaïda, un intrus et finalement accusé de harcèlement sexuel», C’est par cette déclaration pleine d’enthousiasme qu’Aboubacarr Saidy khan, gambien et journaliste de profession, a commencé à raconter sa mésaventure sur le site du journal en ligne fredomnewspaper.

Et de raconter comment il a été arrêté, alors qu’il faisait un reportage sur la situation à la frontière entre la Gambie et le Sénégal. «C’était le 4 mai, alors que j’enquêtais sur la fermeture de la frontière entre les deux pays, au Point E. J’ai vu deux personnes en civil s’approcher de moi ; ils se sont emparé de moi et m’ont dit que je devais aller avec eux à la brigade. J’ai été poussé dans une voiture, puis plus tard, dans une autre voiture. Quand nous sommes arrivés à la brigade, on m’a demandé de faire une déclaration. Je leur ai demandé à quel sujet je devais faire une déclaration? Ils ont répondu que cela a à voir avec ce que je fais vraiment au Sénégal. Je leur ai dit que je suis un journaliste. Et que je suis venu au Sénégal depuis 2012. Ils voulaient me faire faire une déclaration écrite. J’ai insisté pour qu’ils me disent pourquoi ils m’avaient arrêté. Je n’ai fait aucune déclaration. Je leur ai demandé de m’amener au tribunal s’ils voulaient savoir qui je suis vraiment», a raconté Saïdy khan.

Poursuivant, il raconte qu’on a même voulu l’accuser de harcèlement sexuel. «Le 5 (mai, lendemain de son arrestation), ils ont amené une femme sénégalaise dans le bureau et lui ont demandé si elle me connaissait. La dame a dit qu’elle a reconnu mon visage depuis 2014 ; qu’elle savait que je suis journaliste, mais on n’a jamais eu de contact. On m’a posé la même question, et ma réponse a été que je devais parler à un avocat avant tout. Car il me semblait que tout ce jeu pourrait être une conspiration», révèle-il.

Déféré et emprisonné, il a été amené trois fois au tribunal, avant de faire face finalement au juge le 17 mai 2016. Mais le verdict n’a pas été prononcé ce jour-là.

«Le président qui a présidé à mon cas, m’a renvoyé en prison, en me disant que mon verdict sera prononcé, en mon absence, le 25 mai 2016. Ce jour est arrivé et est passé, sans que je ne sois informé, si je suis condamné ou libéré».

Une grève de la faim, après 11 lettres de protestation sans succès

Abandonné à son sort, sans aucune nouvelle de son verdict, il décide de prendre les choses en main.

«Après un mois, j’ai décidé d’écrire des lettres urgentes aux autorités pénitentiaires exigeant qu’on m’éclaire sur mon sort, quoi qu’il en était. J’ai écrit plus de 11 lettres urgentes au bureau de protestation à l’intérieur de la prison pour réclamer mon verdict».

Mais rien n’y fit. Il a fallu recourir à la grève de la faim, pour que les choses s’emballent et qu’il sorte finalement de prison. «Lorsque le tribunal a été informé que le journaliste est en grève de la faim pendant des jours, mon dossier a ensuite été diligenté. Le vendredi 10 juin vers 10 heures, j’ai été invité au bureau du directeur des services sociaux nommé Mame Bala, qui m’a assuré que j’allais être libéré rapidement, avec effet immédiat. On m’a alors libéré le vendredi à 22 heures», affirme notre confrère gambien.

Mais il n’est pas encore totalement sorti de l’enfer, pour reprendre ses mots. Et pour cause, il informe : «Mes téléphones cellulaires, le passeport, le permis de conduire, et d’autres objets précieux sont encore conservés à la prison jusqu’à nouvel ordre ».

Une brève rencontre avec Karim Wade

En prison, le journaliste gambien a eu la chance de parler au très célèbre détenu, Karim Wade. «J’ai rencontré le fils de l’ancien Président du Sénégal Karim Wade. Et nous avons parlé brièvement pendant que je me rendais au tribunal le 17 mai 2016», soutient-il.

Il avait été menacé d’expulsion en aout 2013

Le journaliste Abubacar Saidykhan est réfugié au Sénégal depuis 2012. Il avait été arrêté le 10 septembre 2012 et emprisonné en Gambie, pour avoir dénoncé l’exécution des condamnés à mort dont les Sénégalais Tabara Samb et Djibril Bâ et envisagé d’organiser une manifestation de protestation à Banjul.  Finalement, Abubacarr Saidykhan et son coaccusé, Baboucarr Ceesay (le vice-président de l’Union de Presse Gambienne) ont été blanchis des charges criminelles de «complot en vue de commettre un crime, d’inciter à la violence et de publier des articles séditieux». C’est à sa libération avec la pression des Etats-Unis, que le journaliste d’investigation a regagné notre pays où il vit depuis lors. Très critique envers le régime de Yaya Jammeh, cela lui avait même valu une menace d’expulsion en août 2013.

 

3 COMMENTAIRES
  • Thierno

    ils sont nuls les services secrets sngalaise yaya diame vas attaqu Sngal toclenrek Rwanda est plus petit que congo regarder

  • wakh deugg

    incroyable. il y a une vrai mafia au Senegal. Il faut trouver un serigne mbacke mbacke ou tijanne, niassene, layene pour vous protéger sinon la police peut vous foutre a Reubeuss pour plusieurs mois sans que personne ne lève le petit doigt. c’est vraiment triste et injuste.

  • chelsea

    ouai c’est une triste ralit mais demain tous ces marabouts seront juger

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