À la veille de la Journée Nationale de l’Arbre, prévue pour le dimanche 4 août 2024, la ville sainte de Touba se prépare à accueillir la cérémonie officielle. Le thème de cette année, « Rôle du reboisement dans la souveraineté alimentaire et le développement économique », met en avant l’importance de la reforestation pour le développement durable. Cependant, Samba Kanté, président de l’Association sénégalaise pour l’intégration et le développement communautaire (ASIDEC), a exprimé des critiques sur cette initiative, mettant en lumière les besoins pressants de la ville.
Reboisement à Touba : Une priorité contestée
Samba Kanté a déclaré que le reboisement à Touba, bien que bénéfique, n’est pas une priorité urgente. « Ils ont gagné massivement à Touba lors de la présidentielle. Touba a des problèmes d’inondations, d’assainissement et de canalisation alors que le Magal sera célébré d’ici quelques jours, » a-t-il affirmé. Selon lui, les habitants de Touba attendent des solutions immédiates pour ces problèmes critiques. « À l’heure actuelle, il y a plus urgent que le reboisement à l’approche du Magal. Il faut comprendre les urgences des populations. Et s’il n’est pas capable de résoudre cela, il doit le déclarer. »
M. Kanté a ajouté que les besoins prioritaires de Touba incluent un système d’assainissement efficace, la création d’emplois pour les jeunes, et le renforcement de la sécurité. Il a critiqué l’initiative du reboisement et des programmes de nettoyage (« set sétal »), estimant qu’ils ne répondent pas aux besoins immédiats de la population.
Gestion des accidents et critique des autorités
Samba Kanté a également pointé du doigt la recrudescence des accidents ces derniers temps, accusant les autorités d’incompétence. « Le ministre des transports doit prendre ses responsabilités et avoir le courage et l’honnêteté de démissionner, reconnaissant ainsi son échec, » a-t-il insisté. Pour lui, la gestion des transports et de la sécurité routière est défaillante et nécessite une intervention urgente.
Émigration clandestine : Un fléau négligé
Sur la question de l’émigration clandestine, le président de l’Association sénégalaise pour l’intégration et le développement communautaire (ASIDEC) a dénoncé le silence des autorités face à ce fléau. « Des centaines de fils du pays périssent dans les océans et les autorités restent muettes face à ce fléau, ce qui est inadmissible, » a-t-il déploré. Selon lui, les promesses des nouvelles autorités de trouver des solutions à ce problème n’ont pas été tenues, et la situation s’est même aggravée. « Les jeunes sont désespérés, ils ne voient plus leur avenir dans ce pays. Plus de 70 Sénégalais sont retenus en otage en Tunisie et jusqu’à présent, aucune autorité ne s’est prononcée sur cela. »
Samba Kanté a appelé à une prise de responsabilité et à une communication honnête de la part des autorités sur leur incapacité à résoudre ce problème. « S’ils ne peuvent pas régler le problème, qu’ils le disent une bonne fois pour toutes, » a-t-il ajouté.
Limogeage du Dr Cheikh Dieng : Une décision contestée
Le récent limogeage du Dr Cheikh Dieng de la tête de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) a également suscité des réactions de la part de Samba Kanté. Il a réclamé des explications claires de la part du gouvernement. « Ils avaient promis de nommer les meilleurs profils, mais après trois mois, ils l’ont démis de ses fonctions sans donner de véritables raisons, » a-t-il déclaré, critiquant le manque de transparence et de direction cohérente.
Dérives sur les réseaux sociaux et liberté d’expression
Enfin, Samba Kanté a abordé les récentes dérives sur les réseaux sociaux, réaffirmant le droit des Sénégalais à s’exprimer librement. « Ousmane Sonko doit comprendre que les réseaux sociaux ne lui appartiennent pas, et les Sénégalais vont continuer à s’exprimer librement, » a-t-il déclaré. Il a exhorté les autorités à se concentrer sur les promesses faites, notamment la réglementation des marchands ambulants et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.