Guinée : Une crise humanitaire imminente pour les migrants bloqués au Niger

Les autorités guinéennes restent silencieuses face au coup d’État au Niger, orchestré par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, selon l’Agence de Presse Africaine (APA). Cette situation politique a eu un impact direct sur des centaines de migrants guinéens actuellement bloqués à Agadez, dans le nord du Niger, dans un campement de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Un migrant guinéen a confié à l’APA que les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre le Niger, suite au coup d’État du 26 juillet, ont exacerbé leur situation difficile. Ben Aly Badra Camara, un migrant guinéen a déclaré : « Nous rencontrons de sérieuses difficultés ici. Nous sommes exposés à des dangers de toutes sortes. Avant on souffrait, mais c’est devenu pire ». Camara a également affirmé que les migrants sont victimes d’agressions quotidiennes de la part des Nigériens en représailles aux sanctions imposées à leur pays.

Les migrants sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité et demandent aux autorités guinéennes de les rapatrier avant qu’un désastre ne se produise. Camara a plaidé : « Nous sommes 1500 guinéens dans ce campement. Nous demandons aux autorités guinéennes de nous venir en aide comme ils l’ont fait avec ceux qui étaient en Tunisie ».

Malgré l’urgence de la situation, une source au ministère guinéen des Affaires étrangères a indiqué à l’APA que la situation au Niger ne nécessitait pas une évacuation des ressortissants guinéens. Il est à noter que les autorités de la transition guinéenne, qui sont elles-mêmes issues d’un coup d’État depuis le 5 septembre 2021, n’ont pas condamné la prise du pouvoir par des militaires à Niamey.