Guinée : Ultimatum pour la réorganisation des partis politiques
En Guinée, les partis politiques sont à l’heure des comptes alors que se profile la menace de dissolution. Le ministère de l’Administration du territoire, dans un rapport publié en octobre 2024, avait déjà procédé à la dissolution de 53 partis et placé une centaine d’autres sous observation pour une durée de trois mois. La Transition, menée par le colonel Mamadi Doumbouya, a donné jusqu’au 29 janvier aux partis, y compris les principales formations, pour se conformer aux nouvelles exigences.
Cette initiative s’inscrit, selon le pouvoir de Transition, dans le cadre d’un projet visant à « assainir l’échiquier politique du pays ». Les résultats d’une première évaluation, rendus publics dans un rapport daté du 29 octobre 2024, ont montré qu’aucun des 211 partis politiques évalués n’était en conformité avec les normes en vigueur. Le rapport souligne notamment un manque de transparence concernant l’origine des financements et l’organisation interne des congrès.
Mohamed Cissé, porte-parole du Parti de l’Espoir pour le développement national (PEDN), qui reste sous observation mais qui a déjà vu ses finances auditées, soutient cette opération. Selon lui, « C’est normal, on ne peut pas se permettre de fonctionner en dehors de la loi ». Toutefois, il insiste sur le fait que l’organisation des partis devrait se faire « conformément aux dispositions légales, sans nuire à un parti », une critique partagée par plusieurs formations d’opposition qui soupçonnent le gouvernement de Conakry de vouloir affaiblir ses adversaires politiques.
Des formations telles que l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, dont les leaders sont actuellement en exil, n’ont toujours pas organisé de congrès. Cette situation accentue les craintes concernant une potentielle élimination politique de l’opposition. Cette information a été rapportée par nos confrères de Sud Quotidien.