Guinée: Deux jeunes tués lors de la grande manif anti-Condé

Deux jeunes manifestants ont été tués lundi en Guinée, au cours d’une journée de mobilisation, émaillée de heurts avec les forces de l’ordre, organisée par l’opposition pour protester contre le projet prêté au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020, a-t-on appris de sources concordantes.

Tôt le matin des jeunes manifestants ont occupé les rues de la capitale en érigeant des barricades. Il a fallu attendre 13 heures pour apprendre la mort de Mamadou Sow, élève en classe de Terminale. Âgé de 21 ans, qui aurait été tué par balles aux alentours de son domicile sis à Cosa.

Par ailleurs, à Labé, ville située au nord du pays des violents affrontements ont éclaté entre jeunes protestataires et forces de l’ordre. De ce côté, les dégâts sont énormes, on parle d’un cas de mort non encore identifié et de plusieurs dégâts matériels, notamment le Tribunal de Première Instance qui a été incendié.

Ces deux morts, confirmées par les autorités, s’ajoutent au bilan d’au moins vingt civils et un gendarme tués depuis le début à la mi-octobre de la contestation, plusieurs fois durement réprimée, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest coutumier des manifestations meurtrières.

L’opposant Cellou Dalein Diallo dans un post sur Facebook a dénoncé « ces crimes horribles ».

Depuis la mi-octobre, le FNDC a fait descendre dans la rue à plusieurs reprises des dizaines ou des centaines de milliers de Guinéens dans ce petit pays de 13 millions d’habitants.

L’opposition est convaincue que le chef de l’Etat, élu en 2010 et réélu en 2015, entend se représenter fin 2020 alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Elle a été confortée dans ses craintes en décembre quand M. Condé, 81 ans, a indiqué qu’il comptait soumettre aux Guinéens un projet de nouvelle Constitution, même s’il ne s’est pas exprimé sur ses intentions personnelles.

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