Gouvernance des ressources naturelles : Le Cajust sonne l’alarme

Le mouvement Citoyens actifs pour la justice sociale (Cajust) a organisé mercredi un panel sur les ressources naturelles du Sénégal. Le but est de permettre aux populations sénégalaises de bénéficier réellement des retombées de l’exploitation des ressources naturelles (pétrole, gaz, or, zircon, phosphate) tel qu’indiqué par la Constitution en son article 25.1.

De la transparence et la respectabilité : quels mécanismes pour que les ressources appartiennent réellement au peuple. Tel est le thème de la campagne. Selon Demba Seydi, les ressources appartiennent « théoriquement » au peuple tel qu’indiqué par la Constitution. Seulement, considère le coordonnateur de  la Coalition « Publiez ce que vous payez » en Afrique de l’Ouest francophone, dans la pratique -rien qu’en prenant trois exemples – les ressources n’appartiennent pas effectivement aux populations.

Les trois exemples

Demba Seydi a passé au peigne fin l’exemple des ressources minières où, dit-il, la loi prévoit qu’une partie des retombées soit reversée aux communautés à travers le Fonds d’appui et de péréquation. Ensuite poursuit-il, 0,5% des revenus bruts issus du secteur doivent être reversés aux communautés à travers un Fonds d’appui au développement local. »Jusque-là, ce sont des mécanismes qui ne sont pas effectifs. Donc ce point de vue, nous considérons que les ressources n’appartiennent pas effectivement au peuple« , s’inquiète-t-il. Le membre de la société civile a aussi rappelé la mise en place d’un Fonds de réhabilitation du sol après exploitation des ressources, lequel, à l’en croire, n’est pas opérationnel. Pire, le sol dégradé n’est pas réhabilité.

Décision d’investissement final (FID) avec Cairn Energy, Far Limited et Woodside

D’un côté, c’est une bonne nouvelle parce qu’il était temps que les populations puissent être édifiées sur les progrès que sont en train d’opérer ces compagnies-là, a constaté M. Seydi. De l’autre, une mauvaise nouvelle parce que l’Etat du Sénégal et le gouvernement ont approuvé un plan d’investissement. Le coordonnateur de la Coalition « Publiez ce que vous payez » en Afrique de l’Ouest francophone dit être convaincu que toutes les garanties nécessaires n’ont pas été mobilisées – par l’Etat du Sénégal – pour pouvoir au moins apprécier ledit plan d’investissement. Il assure que  « généralement« , c’est au niveau des plans d’investissement que les compagnies maximisent les coûts, de sorte qu’au moment de recouvrer, elles recouvrent le maximum possible dans les premières années d’exploitation, avant de se partager le reste avec l’Etat qui accueille les opérations.

Solutions

De l’avis du président de l’Observatoire des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea), celles-ci résident dans la participation -réelle – des parlementaires au processus de signature des contrats comme au Ghana. « Si les ressources appartiennent au peuple et que ce peuple ne participe pas au processus, il y a problème« , a notamment déclaré Cheikh Oumar Sy qui prône une bonne prise en charge du contenu local.

Recommandations de PCQVP

Selon Demba Seydi, la première recommandation phare, c’est de rendre opérationnel le Fonds d’appui et de péréquation. A cela s’ajoute le Fonds d’appui au développement local dont 0,5% du chiffre brut des compagnies doivent être versés à l’endroit des collectivités territoriales au bénéfice des communautés. Un troisième Fonds, note-t-il, de réhabilitation du sol qui n’est pas encore opérationnel reste une préoccupation fondamentale.

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