« La mission de sauvetage s’est terminée en procession socio-économique funèbre« , regrette l’Alliance des Ecologistes du Sénégal (ADES) qui revient sur la Gestion des Fonds Covid-19. Ils appellent l’Etat du Sénégal à éviter une méfiance généralisée et demandent de suivre les recommandations de la cour des comptes et de prendre au sérieux ses alertes.
Texte in extenso :
1). L’audit de la Cour des comptes du Sénégal a épinglé, dans son rapport définitif 2022 concernant les années 2020 et 2021, la gestion du « Fonds de riposte contre les effets de la Covid-19 » dont l’objectif était de renforcer le système de santé défaillant de notre pays, soutenir les ménages, la diaspora et les entreprises privées et maintenir un approvisionnement correct du pays en produits médicaux, pharmaceutiques et denrées de base. Il a pointé du doigt des manquements et des fautes de gestion et demande au ministère sénégalais de la Justice, l’ouverture d’une information judiciaire contre des personnes présumées dont des responsables dans des ministères impliqués dans la gestion du fond anti-Covid-19. Avec ce rapport plein d’enseignements, on aura compris que la mission de sauvetage s’est terminée en procession socio-économique funèbre.
2). La Covid 19 a été une crise sanitaire sans précèdent. Avec cette pandémie, nous nous sommes redécouverts très vulnérables. Pendant que le plus grand nombre acceptait les consignes et les normes établies, une même petite minorité, la même petite minorité privilégiée, profite clandestinement, s’enrichit davantage, encore plus qu’avant, si bien que la société est plus déchirée qu’elle ne l’était avant la pandémie. Un drame économique qui vient s’ajouter à un désastre social dans un système amoral, où ceux qui l’organisent de l’intérieur n’ont qu’un objectif : l’accumulation du profit.
3). L’urgence écologique, le désastre social et le délabrement de la démocratie sont les trois visages d’une même réalité. Nous étouffons sous le règne du capitalisme où seul le labeur des plus démunis est recherché, mais sa dignité, sa véritable place dans la vie sociale est reléguée au second plan ou carrément mise à côté.
4). Pour comprendre l’intensité et la nature des clivages de la société sénégalaise, il est nécessaire d’analyser les mutations qui s’opèrent et celles en cours. Nous sommes un peuple riche, avec une fortune issue de ressources naturelles, minières, minéralières quoique si mal partagées.
5). Nous sommes entrés dans une ère d’incertitudes. Les éléments de fragilités et de division planent toujours au-dessus de nos têtes ; l’état de tension dans lequel le débat public évolue est préoccupant ; les droits sociaux se sont atomisés, désagrégés au profit d’une classe privilégiée aux pratiques qui sont aux antipodes du chemin du développement et du bien-être collectif.
6). La violence enfle, l’accumulation de la misère des gens aux abois fait qu’il y’ a beaucoup d’angoisse, et de fatigue dans la société sénégalaise. La situation sociale des individus s’est profondément dégradée ; de plus en plus opposés les uns aux autres, de plus en plus séparés par des statuts sociaux totalement différents.
7). Le rapport de confiance étant le soubassement et le déterminant premier en matière de gestion des deniers publics.