France : Un député demande à sa diplomatie de reclarifier sa position sur le report de l’élection au Sénégal

« J’observe que des hautes autorités sénégalaises se prévalent désormais dans la presse nationale française du soutien de la France concernant le calendrier de l’élection et les intentions politiques exprimées par elles », a écrit dans sa lettre Karim Ben Cheikh Député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France. Il appelle ainsi leur diplomatie à clarifier une nouvelle fois leur position contre le report de l’élection présidentielle au Sénégal.

Sénégal : j’appelle notre diplomatie à une clarification (Karim Ben Cheikh)

L’interruption et le report du processus électoral présidentiel annoncés le 3 février au Sénégal suscitent une inquiétude forte quant à l’issue d’une échéance démocratique importante pour le pays. Les milliers de Français établis au Sénégal, appréhendent eux-aussi la période d’incertitude politique qui s’ouvre.

Les organisations régionales africaines ainsi que nombre de partenaires du Sénégal ont appelé au respect de l’ordre constitutionnel et à la tenue rapide d’élections.

En réponse à une question de mon collègue Aurélien Taché, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a appelé clairement mercredi à la tribune de l’Assemblée nationale le gouvernement du Sénégal à « répondre aux aspirations légitimes de sa population, notamment de sa jeunesse », à « préserver sa longue tradition démocratique» et à « organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, en accord avec sa constitution».

Cependant j’observe que des hautes autorités sénégalaises se prévalent désormais dans la presse nationale française du soutien de la France concernant le calendrier de l’élection et les intentions politiques exprimées par elles.

Une telle position de notre pays serait en contradiction avec l’expression publique du Ministre la semaine dernière à l’Assemblée nationale.

Au vu de ces développements, il me semble urgent que notre pays clarifie une nouvelle fois sa position afin de ne pas laisser la parole de la France devenir la caution d’un report dans lequel se joue l’avenir démocratique, le respect de l’état de droit, la paix civile du Sénégal mais aussi pour la France la sécurité de ses ressortissants sur place.