Le Rassemblement National (RN) a réitéré son soutien à l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans, proposée par La France Insoumise (LFI). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la niche parlementaire défendue par LFI.
Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, Kévin Pfeffer, député RN de Moselle, a justifié ce choix en insistant sur la nécessité de respecter les engagements envers les électeurs. « Nous étions toujours au rendez-vous », a-t-il affirmé, soulignant la participation active de son groupe tout au long du processus législatif, y compris un recours au Conseil constitutionnel.
Pour Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, cette proposition représente une étape essentielle dans la lutte contre une réforme imposée sans consensus. Elle a qualifié cette abrogation de « bascule historique » et a rappelé les mois de mobilisation populaire ayant suivi l’adoption de la réforme en 2023. « Le peuple violenté, méprisé et indigné vient reprendre les deux ans de vie que vous avez tenté de lui arracher », a-t-elle déclaré.
Toutefois, des obstacles parlementaires subsistent. Le millier d’amendements déposés par les députés de la majorité gouvernementale est considéré comme une tactique d’obstruction. Mathilde Panot a critiqué cette approche, accusant le gouvernement d’empêcher un vote décisif sur cette question cruciale.
La réforme des retraites de 2023 avait été mise en œuvre par l’exécutif d’Élisabeth Borne via l’article 49.3, en l’absence de majorité parlementaire. Ce passage en force avait entraîné des manifestations massives en France, mobilisant syndicats et citoyens contre l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Ce projet avait suscité de vives critiques en raison de son caractère perçu comme « injuste et brutal » par ses opposants.
Si la proposition d’abrogation n’est pas adoptée avant minuit, elle sera abandonnée pour des raisons de procédure. Cela souligne les limites des niches parlementaires face aux tactiques dilatoires, tandis que pour LFI, cela reste un moyen de combattre la « violence sociale » et pour le RN, une occasion de renforcer sa position sur un enjeu clé.