Foot – Mondial 2002: La belle histoire de l’unique victoire africaine sur la France

Dans sa deuxième édition de sa nouvelle rubrique, « Un Vendredi, Un match nostalgique », Afrique Sport nous ramène au Mondial 2002 et nous fait revivre l’une des plus grandes surprises de l’histoire de la Coupe du monde. Avec à l’affiche la France, championne du monde en titre face au Sénégal, qui faisait ses débuts, pour la première fois de son histoire, dans la plus grande des compétitions de Football.

Nous sommes le 31 Mai 2002, date de l’ouverture de la septième édition de la Coupe du monde co-organisée par la Corée du Sud et le Japon. Cependant, c’était dans la ville coréenne de Séoul que se tiendra le premier match de phases de poules.

Une rencontre a priori idéale pour les Bleus de confirmer leur statut face à une modeste équipe du continent africain dirigée par un Français nommé Bruno Metsu qui dispute lui aussi sa première coupe du monde contre l’équipe nationale de son pays natal. Mais derrière l’enjeu footballistique de cette rencontre se cachait une histoire particulière entre ces deux pays.

France-Sénégal 2002 est notre deuxième indépendance

En effet, le hasard a voulu que ce soit une nation, autrefois colonisée par la France, qui se retrouve face à son ancien maître, comme témoignent les récentes déclarations du double Ballon d’Or africain, El Hadj Diouf rapporté par RMC Sport » France-Sénégal 2002 est notre deuxième indépendance ». Une source de motivation supplémentaire pour une équipe jeune, et désireuse de faire un nom.

Les Français, avec un 4-4-2, se sont vantés d’un alignement de vétérans, avec un âge moyen de 29 ans. Ils ont eu 652 sélections internationales incroyables dans leur alignement, avec leurs joueurs à venir des plus beaux clubs d’Europe : trois d’Arsenal, deux de Chelsea et de la Juventus. Marcel Desailly, Patrick Viera, Fabien Barthez. C’était une équipe de Champion du Monde.

Le Sénégal, avec une formation de 4-5-1, n’avait que deux joueurs avec plus de 30 sélections, sans aucun joueur de plus de 28 ans. Ils venaient pour la plupart de clubs français, pas de millésime gagnant.

Le Sénégal est essentiellement une équipe « junior française »

Le sélectionneur français Roger Lemerre avait signalé qu’il s’agissait d’un match de danger pour les champions, mais il avait en même temps affirmé que le Sénégal est essentiellement une équipe « junior française », tous les joueurs faisant leur métier dans les ligues françaises.

Mais, le Sénégal avait plus qu’un tour dans son sac – avec un certain El Hadji Diouf comme attaquant sans pitié. Le footballeur africain de l’année a ciblé Frank Leboeuf, qui avait été identifié comme la faiblesse possible dans l’armure du champion.

Les champions en titre semblaient quelque peu léthargiques, notamment en raison de l’absence de leur meilleur joueur, Zinedine Zidane. Les joueurs du Sénégal ont harcelé à plusieurs reprises les Français, les forçant à adopter des schémas de jeu prévisibles. Récompensé par leur effort, les Lions de la Téranga ouvre le score à la 30e minute de jeu par le biais du milieu de terrain Bouba Diop, sur un magnifique débordement de El Hadj qui se joue de Leboeuf avant de mettre un centre dévié par Barthez et rebondit sur Diop. Ils prennent ainsi l’avantage avant la pause.

Au retour des vestiaires, les Français sont revenus dans le match, dominant la possession, mais le capitaine du Sénégal Aliou Cisse était calme dans le dos, et pendant que les Français avaient leurs chances, ils ne pouvaient pas marquer. Ils ont parsemé les défenses sénégalaises tard, mais ils étaient devenus désespérés, tandis que l’équipe du Sénégal semblait confiante en sachant qu’ils avaient la mesure des champions.

Les lions du Sénégal enchaînent les exploits

Quand le coup de sifflet final a éclaté, on assistait à l’un des plus grands bouleversements de l’histoire du football. Score final 1-0 pour le Sénégal qui réalise une entame de rêve en battant d’entrée les champions du monde en titre.

Bien relancés, les Sénégalais enchaînent les exploits. Ils ont ensuite battu la Suède en huitièmes de finale, avant de perdre de justesse face à la Turquie, qui a elle-même terminé troisième du championnat.

La France, elle, n’est pas parvenue à marquer un seul but, et n’a pas gagné un seul match, étant éliminé depuis la phase de groupes. Leur confiance avait été détruite par le Sénégal. Cela figurerait dans les annales comme l’un des grands chapitres du football africain, rivalisant avec la victoire du Cameroun face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 1990.

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire