Fonctionnement problématique du service public de la justice : Un juriste indexe le déficit de personnel

Le service public de la justice au Sénégal souffre d’un déficit criard de personnel. C’est en tout l’avis du juriste Ibrahima Kane, spécialiste de l’Union africaine et communauté. Invité de l’émission Objection d’hier, dimanche 12 juin, il a livré les chiffres alléguant ses allégations : moins de 600 juges pour plus de 17 millions de justiciables sénégalais.

« Le système judiciaire qu’on a n’est même pas capable de gérer les problèmes juridiques qui se posent dans la société. Aujourd’hui, ici au Sénégal, on n’a même pas 600 juges », a de fait affirmé le juriste spécialiste de l’Union africaine et communautés Ibrahima Kane.

Et de poursuivre ; au micro de Baye Oumar Guèye de Sudfm, que « d’après le document de politique sectorielle de la justice, on devrait en avoir le triple ». À l’en croire par ailleurs, il en est de même pour les greffiers et le reste du personnel judiciaire. « Il y a une loi qui dit que toute personne arrêtée doit avoir un avocat. Le Sénégal n’a pas 600 avocats, imaginez alors le nombre de dossiers qu’ils traitent en même temps. Ce sont les mêmes qui font Dakar, Mbour, Diourbel et autres ».

En effet, d’après des études, un magistrat affecté à Dakar gère en moyenne près de 200 dossiers. Une situation qui déteint sur toute la chaîne judiciaire et serait à l’origine des longues détentions préventives qui sont la cause directe de la surpopulation carcérale au Sénégal.

Le juriste Ibrahima Kane en conclura sans fioritures : « C’est-à-dire que mêmes les actes que les policiers et juges vont poser seront des actes nuls parce que l’Etat ne s’est pas donné les moyens pour assurer le bon fonctionnement du service public de la justice ».

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