Financement des femmes : Mme Mbacké dénonce des arnaques

Pour contourner les difficultés liées à l’accès au crédit dans les banques commerciales traditionnelles, les femmes ont souvent recours aux microcrédits, pour des prêts, généralement d’un montant modeste, contractés à titre individuel ou par le biais de groupements spécifiquement constitués pour renforcer ou lancer leurs activités.

Il existe des cas d’arnaques liées au microcrédit, où des individus malhonnêtes profitent de la vulnérabilité des emprunteurs, notamment en leur faisant payer des frais excessifs ou en exigeant des paiements préalables pour des prêts inexistants. Ces pratiques frauduleuses peuvent causer de graves préjudices financiers aux clientes. À ce propos, nous avons interpellé Mme Mbacké sur l’envers de ce décor. Elle a condamné ces pratiques et invite ses collègues présidentes de groupements féminins à plus de vigilance, en les exhortant à ne pas exploiter l’ignorance des femmes analphabètes. De telles pratiques peuvent ternir l’image des dirigeants et des institutions financières.

« Comment pouvez-vous faire signer à une femme un crédit de 150 000 francs et ne lui remettre que 100 000 ? C’est de la malhonnêteté », a déclaré Mme Mbacké lors de l’inauguration d’une succursale d’IMSEC à Rufisque. Selon elle, il faut bannir ces pratiques qui aggravent la pauvreté des femmes. Elle déplore également que certains financements soient détournés pour financer l’émigration clandestine de jeunes.

Toujours selon elle, la mission d’une présidente de groupement est de remettre l’intégralité de la somme convenue et d’en assurer le suivi dans les activités de la bénéficiaire, afin de créer de véritables capitaines d’industrie. Mme Mbacké a aussi dénoncé l’utilisation de ces fonds pour des cérémonies familiales jugées inutiles et dispendieuses. « Nous sommes à l’ère du Jubb, jubbal, jubbanti, et certaines pratiques relèvent d’un autre âge », a-t-elle indiqué.

Mme Mbacké souligne le rôle important des responsables de groupements : il ne s’agit pas seulement de trouver des financements, mais aussi de stimuler la production et de promouvoir le leadership féminin. En effet, plus les femmes sont autonomes, mieux se porte la famille.

Pour rappel, Mme Mbacké a déjà obtenu un financement de plusieurs centaines de millions de francs CFA pour les femmes de Keur Massar, et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle considère sa mission, exigeante, comme un véritable sacerdoce au service de l’autonomisation de la femme en général.

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