Fadilou Keita, Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), a exposé mardi les injustices vécues par des gendarmes et militaires, notamment ceux tués ou disparus, ainsi que ceux dont les carrières ont été brisées en raison d’emprisonnements arbitraires, souvent sur la base d’accusations d’avoir fourni des informations à Ousmane Sonko. Ce général, selon M. Keita, a manipulé le sort de ces hommes à sa guise. Dans son intervention sur la chaîne YouTube ‘Sans Limites’, il a lancé un appel pressant aux nouvelles autorités pour qu’elles prennent en charge cette affaire délicate.
I « J’invite tout le monde à soutenir ces frères, surtout ceux qui servent dans l’Armée et se sacrifient pour notre nation. Leur sort ne devrait pas être soumis aux caprices d’un général qui brise des carrières à sa convenance. C’est non seulement injuste, mais surtout inacceptable pour ceux qui sont en première ligne pour défendre les intérêts du Sénégal. J’espère que le président de la République s’attaquera rapidement à cette situation», a déclaré Fadilou Keita
Le DG de la CDC a aussi révélé que Didier Badji, après sa disparition, des gendarmes de la Section de Recherches ont effectué des perquisitions dans sa chambre.
Concernant la disparition de Badji, Keita a raconté : « Un vendredi, ma mère m’a appelé pour m’informer de la disparition de Didier. Cinq jours plus tard, je suis venu prendre des nouvelles et on m’a dit qu’un groupe WhatsApp de gendarmes avait annoncé que Didier Badji et Fulbert Sambou avaient disparu. »
Et Fadilou Keita d’exprimer son étonnement face à la réticence de la gendarmerie à communiquer sur ces disparitions, alors qu’elle est généralement rapide à faire des annonces lorsqu’elle arrête un trafiquant.
« On ne peut pas avoir deux éléments bien formés et sérieux dans leurs rangs qui disparaissent sans que la gendarmerie n’en dise mot. Ils doivent savoir ce qu’il leur est arrivé », a-t-il ajouté.
Lors de ses auditions, Fadilou Keita, lui-même arrêté en lien avec les événements de 2021 à 2024, a affirmé qu’il agirait de la même manière si c’était à refaire. Il a persisté dans ses déclarations, indiquant que l’affaire Ousmane Sonko relevait d’une purge ethnique, notant que de nombreux détenus à Rebeuss avaient des noms à consonance sudiste.
M. Keita a cité des prévenus tels que le commandant Dramé, le plus gradé de la gendarmerie, accusé à tort d’avoir fourni des informations à Sonko, alors qu’il ne le connaissait pas. Un autre militaire, après 30 ans de service, a également été accusé de proximité avec Sonko et a été envoyé à Rebeuss. Des militaires aux noms sudistes, qui n’ont aucun lien avec les événements de 2021 à 2024, se retrouvent aussi emprisonnés à Rebeuss.