La presse guinéenne rapporte l’existence d’un accord entre la Guinée-Bissau et le Sénégal pour l’exploration pétrolière dans la zone conjointe, mais l’Agence de gestion et de coopération (AGC) le dément. La société civile appelle elle à « l’implication du peuple ».
Un prétendu accord
En Guinée-Bissau, l’exploration pétrolière avec le Sénégal revient au galop. La semaine dernière, le journal « O Democrata » a écrit que le président de la République, Umaro Sissoco Embaló, avait signé un « accord d’exploration de zone conjointe » avec le Sénégal « sans l’approbation » du Parlement et sans en avoir informé le gouvernement dirigé par Nuno Nabiam.
Ledit journal indique que le Conseil des ministres du gouvernement sénégalais, tenu mercredi dernier, a exhorté le président Macky Sall à ratifier l’accord qu’il aurait signé le 14 octobre avec son homologue guinéen.
Les autorités nient, la presse et la société civile fustigent l’omerta
La publication critique le tabou autour de la question : « Pourquoi l’approche sur les ressources du pays doit-elle être taboue ? Pourquoi est-ce tabou ? La ressource n’appartient pas à celui qui est au pouvoir, elle appartient à la Guinée-Bissau. »
Pour la Société civile guinéenne, la population devrait être impliquée dans toutes les questions liées à l’exploitation des ressources naturelles.
Aucun accord signé pour la AGC
Mais le secrétaire général de l’Agence de gestion et de coopération (AGC) de la zone économique commune (ZEC) entre la Guinée-Bissau et le Sénégal, Inussa Baldé, a déclaré qu’aucun accord pétrolier n’avait été signé : « Il existe un accord de coopération et de gestion entre la Guinée-Bissau et le Sénégal, il n’y a pas d’accord pétrolier, nous sommes dans la phase de recherche de pétrole », a-t-il déclaré.
En octobre 2020, dit-on, le ministre sénégalais de l’économie, Amadou Hont, a admis la signature d’un accord d’exploration pétrolière entre la Guinée-Bissau et le Sénégal, version toujours démentie par les autorités nationales.
L’accord de 1993…
Pour mémoire, après la signature d’un accord entre les deux pays en 1993, l’Agence de Gestion Conjointe (AGC) a été créée, formée par la Guinée-Bissau et le Sénégal, qui coordonne l’application de ce même document, qui inclut la création d’une Zone d’Exploration Conjointe.
…Entre la Guinée et le Sénégal
Dans la ZDC, la Guinée-Bissau contribue à 46% du territoire maritime et le Sénégal à 54%. Selon l’accord qui a constitué cette zone, en cas d’exploration d’hydrocarbures, les Sénégalais en bénéficient à hauteur de 85% et les Guinéens à hauteur de 15%, une clé de répartition qui a été très critiquée par les organisations de la société civile en Guinée-Bissau.
(Senego avec dw.com)