Dans un entretien avec “GrandContinent“, le président Emmanuel Macron clarifie sa vision de l’Afrique. “Quand on prend l’Europe et la relation à l’Afrique, on a vingt-sept histoires avec l’Afrique”, explique le président français en évoquant une vision africaine disparate depuis Bruxelles, capitale de l’Europe des 27.
Relations particulière avec l’Afrique
“Je ne dirais pas que l’opposition est entre l’Est et l’Ouest”, précise le président français. “Prenez la France et l’Allemagne : nous n’avons pas la même relation avec l’Afrique. D’abord parce que le langage est important et que l’Afrique est en grande partie francophone. Et nous avons une relation avec l’Afrique francophone qui est particulière. J’ai voulu, moi, rebâtir une relation très forte avec l’Afrique anglophone et lusophone, ce que j’assume. J’ai été le premier Président français à aller au Ghana ou à aller au Kenya par exemple. Ou à me rendre à Lagos. Cela paraît fou, mais c’était comme ça : la France n’avait une relation qu’avec une certaine Afrique”.
La question des migrants abordée
Et Emmanuel Macron de déclarer qu’il ne faut pas regarder l’Afrique sous le seul prisme de la question des migrants: “qu’est-ce qui pourrait compliquer aujourd’hui la relation de l’Europe avec l’Afrique ? C’est le fait migratoire, c’est cela. C’est qu’on ne regarde l’Afrique que par ce truchement. Je pense que c’est une erreur. Il faut le régler, sur certains sujets. On assiste aujourd’hui à un détournement massif du droit d’asile. C’est cela qui dérègle tout”.
Comme celle du terrorisme en Afrique
Aux yeux du locataire de l’Elysée, le vrai sujet avec l’Afrique c’est son développement économique, sa paix et sa sécurité. “Aider l’Afrique à lutter contre le fléau du terrorisme et des groupes djihadistes au Sahel, dans la région du lac Tchad, maintenant dans l’Est de l’Afrique où il y a, du Soudan au Mozambique, des situations absolument intenables. Il faut ensuite l’aider au développement économique par l’agriculture, par l’entreprenariat, par l’éducation, en particulier des jeunes filles, et toute cette politique d’émancipation que l’on a commencé à mener. Mais qu’il faut pousser beaucoup plus loin. Voilà la clef pour moi”.