Dr Alioune Badara Ly (COUS) : « Il y a peut-être un mixte entre la grippe et la Covid, mais… »

« Nous sommes dans une phase critique« , alerte le Directeur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS). Invité de l’émission « Grand Oral » sur Rewmi Fm, Dr Aliou Badara Ly a tenu à sensibiliser les populations sur l’ampleur de la pandémie, au Sénégal.

Situation actuelle…

« Aujourd’hui nous sommes à une phase assez critique, puisque nous sommes à 9 semaines d’augmentation continue du nombre de cas. Et, ceci est lié probablement à la circulation de nouveaux variants et en particulier le variant Delta dont on a beaucoup parlé. Aujourd’hui le nombre de cas cumulés au niveau du pays s’élève à 55.861 à la date du 22 juillet 2021. Parmi ce nombre, 44.611 cas ont été déclarés guéris ce qui représente un taux de guérison de 81%. Mais nous devons déplorer le nombre de décès de 1265 au total« , selon Dr Alioune Badara Ly.

Ce qui, selon lui, « représente un taux de létalité de 2,3%. Le nombre de cas graves depuis plusieurs semaines aussi une hausse régulière et le nombre de décès va suivre. Ce qui fait quand même quelques six semaines que nous sommes sur une hausse croissante. Voici un peu la situation épidémiologique. Nous sommes à une 3e vague qui par son importance n’a rien à voir avec la première et n’a rien à voir aussi avec la deuxième qui était assez intense et qui nous avait posé énormément de difficultés. Et, on se rend compte que cette troisième vague entraine beaucoup plus de cas graves et de décès ».

Sur le manque d’oxygène, de lits…

« (…) Quand on est dans une crise sanitaire, il y’a une situation sanitaire exceptionnelle qui se crée. Et cette nouvelle situation entraîne une demande accrue d’offre de soin. Il s’ajoute à la demande de soin courant qui était déjà là et qui va déséquilibrer un peu le système. Donc, le système a besoin de s’adapter. Le système a besoin d’être repensé pour pouvoir augmenter son offre de soin. Je peux vous assurer que le ministère de la santé est en plein dans cela« , assure le directeur du COUS.

Avant de poursuivre : « Aujourd’hui nous sommes en train de travailler à augmenter les capacités litières aussi bien en lit simple qu’en lit avec oxygène, qu’en lit de réanimation. Aujourd’hui nous avons plus de lits avec oxygène que de lits simples. Pour vous dire tous les efforts que l’Etat et le ministère de la santé sont en train de faire pour arriver à pouvoir absorber cette forte demande. C’est vrai ça pose une tension mais le système de santé essaye de réagir même si ce n’est pas très facile« .

Covid et/ou grippe…

« S’il n’y a pas de test, c’est très difficile de dire que c’est Corona. Cette période même, en dehors de la Covid, c’est une période de palu avec l’hivernage. L’épidémie de grippe flambe parce que les gens ont tendance à s’enfermer dans des endroits clos et à mettre la climatisation. C’est des zones non aérées. Il y’a peut-être un mixte entre la grippe et la Covid, mais comme on ne sait pas, les personnes qui ont des signes doivent aller se faire consulter. Il ne faut pas négliger la Covid. Et la bonne attitude c’est d’aller dans une structure sanitaire », conseille M. Ly, non sas préciser qu’ils sont en train de réfléchir sur comment rendre, plus accessibles les tests. « On va vers les tests de diagnostic rapide (Tdr)« , souligne-t-il.

Restriction : Santé publique et activité économique…

« (…) La santé publique est nécessaire. Mais en même temps l’activité économique doit continuer. Si on met le curseur trop sur la santé publique, effectivement l’activité économique va souffrir et les populations aussi et au risque de connaître la situation que nous avons connu dans le passé… Ce qui arrange l’autorité c’est la continuité de l’activité économique. Mais pour faire ça, il faut que les populations s’approprient les mesures de santé publique. Elles doivent respecter les mesures barrières. Si tel n’est pas le cas, l’autorité gouvernementale sera obligée de réagir« , prévient Dr Ly.

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