DIARY, nous t’aimons tous dans ta fragilité…

Diary Sow meilleure élève du Sénégal sur deux années consécutives. Voilà le titre est lancé, tu es et tu seras à jamais étiquetée comme un être brillant, un génie, un être parfait et que jamais tu ne trahirais ces attributs que ta famille et la société t’ont collé grâce à tes performances scolaires. Tu n’auras plus le droit de décevoir les attentes et espoirs placés en toi. Quel lourd fardeau pour une enfant de ton âge.

Derrière cette positive caricature tout le monde semble oublier que tu es un être humain tout simplement avec tes forces et tes faiblesses, ta part d’ange et de démon comme tous les mortels que nous sommes. De plus tu es une jeune fille à une période charnière de sa vie ; et qui dit jeune, dit rêves et assurément par tes sorties, des diverses déclarations nous avons senti une jeune dame pleine de rêves d’ailleurs, d’évasion.

Ton univers à toi est un monde onirique, enrichi par tes lectures aussi diverses que variées, un monde colore, très riche en aventures, en voyages, en des vies mille fois réinventées mais carrément en déphasage avec le monde réel dans lequel nous évoluons ou celui qui t’es imposé.
Te voilà moulée dans ce corset de fille nette, lisse sauf que dans ta tête de « Crack » tout n’est pas aussi raide, linéaire et rigide qu’une formule de mathématique, discipline que tu maitrises bien pour avoir été miss science avant ton sacre de Meilleure Elève du Sénégal. Tout est acté désormais Tu devras marcher droit, aucun écart ou défaillance ne te seront toléré. En fait à ton corps défendant tu es devenue un trophée pour certains et pour d’autres l’aboutissement de leur projet.
D’aucuns même se sont permis de porter jugement sur tes différents looks, comme si intelligence et ambition devraient être antinomiques à la coquetterie et qu’il te fallait nier ta féminité et te masculiniser.

Très tôt, très jeune tu as été médiatisée à outrance, tes faits et gestes sont épiés, ce qui était agréable au début est vite devenu envahissant et agaçant. Les médias ont ce double avantage t’apporter une visibilité, de faire la promotion rapide d’un individu mais aussi de précipiter sa chute entrainant une disgrâce fulgurante et occasionner des dommages irréversibles. Cette rançon de la gloire qui est la face hideuse de cette médaille est très difficile à gérer, et cette disparition volontaire risque d’être chèrement paye, si tant celle-ci serait-elle volontaire ?
Ceci étant dit nous osons juste espérer qu’avec la maturité que tu projettes, tu n’es pas tombée naïvement entre les griffes d’un Michel Fourniret, ce grand pervers qui pendant dix-sept ans n’a enlevé et assassiné que des jeunes filles, tout aussi bien nous demeurons convaincus que tu n’aies pas fait l’objet de jalousie qui pousserait un esprit retors à te tenir en captivité ou te faire du mal.
Hypothèse tout aussi saugrenue, en ces classes de Prepa les étudiants ont d’autres priorités que de se focaliser à se trouver leur tête de turcs ou leurs souffres douleurs. Aucun étudiant n’y atterri par hasard tous sont issus d’un tri très sélectif.

Toi seule détiens la réponse, on ne peut que supputer

Il est fort possible que la récente perte de ton père ait pu être un facteur déclenchant, évènement douloureux qui peut occasionner des chocs telluriques. Le fait de savoir nos parents vivants nous procure une certaine sécurité. Nous oublions parfois la profondeur du lien que nous avons avec nos parents, et c’est confronté à la mort que nous sentons cette césure dans notre chair. Personne n’ignore ce lien si fort entre père et fille. Ne serait-ce pas cette perte qui a opéré une rupture en toi et fait sauter la dernière digue qui te retenait ? Toi seule détiens la réponse, on ne peut que supputer. Dans nos sociétés la mort est un sujet tabou, et un adulte est censé l’accepter et une telle pression est exercé sur nous pour surmonter le deuil. On ne doit pas afficher notre chagrin. Alors que face à la mort nous sommes envahis par divers sentiments, le déni, la colère, la dépression et si on s’en sort enfin l’acceptation ou la résignation face à notre impuissance. Tu n’as pas pu faire ton deuil, dans cette épreuve il semble que personne n’a pris en compte ta dimension affective et psychologique, sauf qu’après tout tu es un être humain avec tes humeurs
Cela se trouve aussi que La prépa ne faisait pas partie de tes projets, ni d’ailleurs intégrer polytechnique, il est vrai qu’avec ta transversalité, ta multidisciplinarité comme tu te définis beaucoup d’autres domaines te sont accessibles à savoir l’écriture, l’art avec le dessin que tu fais bien et que finalement dans ta tête farcie de rêves tu souhaites tout simplement, malgré toutes les attentes de part et d’autre, vivre ta passion : écrire des livres, être artiste et libre tout simplement. Peut-être que la Sorbonne options lettres aurait suffi à ton bonheur car correspondant réellement à tes désirs et passions.

Au lieu de passer à rêver ta vie comme nous autres la majorité des humains, peut être tu as tout simplement décidé de vivre tes rêves. Ce qui n’est pas plus mal, Les mal pensants ne pourront pas comprendre, mais les dépités de la vie qui a un moment ont du s’auto flageller, renoncer à ce qui leur plaisait verront en toi une fille déterminée et courageuse. Il en faut du cran pour poser l’acte que tu viens de faire. En tant que femme tu as osé briser cette emprise exercée par une société castratrice, tu ne peux même pas imaginer la machine que tu viens d’enclencher et combien de soutiens tu as en silence.

On ne compte plus les personnes qui ont dû renoncer à leurs désirs pour coller aux exigences d’une société qui s’arroge le droit de définir leurs gouts, leurs passions, faisant passer leurs rêves pour des futilités.

Au-delà de tous les citoyens qui s’inquiètent, nos pensées vont à ta chère maman qui doit vivre des moments de souffrance terribles.
Diary, sans le vouloir tu t’es invitée dans nos vies et nous t’aimons tous, dans ta fragilité, mais l’être qui t’espère le plus est ta mignonnette petite sœur.
Comme le disait ce grand auteur : « Quand on n’a pas l’esprit de son âge, on a tous les maux ». Vivons nos vies pour être en accord avec nous-mêmes en fin de compte le bonheur peut ne pas être ce que l’on possède ou ce que l’on a accompli mais tout simplement ce que l’on est.
Tu as toute la vie devant toi, et le meilleur reste à venir.
Rama Diallo
Tulaye01@gmail.com

4 COMMENTAIRES
  • Amadou Diallo

    koo gao

  • Jakson

    Fais des recits parels aux autres.y a plus en a parler ou en faire un debat.a ses 20ans elle a pris la decision de s en aller.alors pkoi tout ce cirque et pkoi en parler tous les jours?
    Et puis l argument que vous avez jugè etre le detonnateur de cette fugue ;la.perte de son papa n est pas aussi relatif a nous senegalais.chaque personne a perdu un cher tres proche dans sa vie mais na jamais reagi ainsi.

  • Nous eûmes t'aimé

    Nous ne t’aimons plus. Trop capricieuse ma chère.

  • yup

    Oublier cette page puisse que ces régler.

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