Dialogue : Face aux blocages, l’opposition exige un comité de suivi et met en garde le Président

Dialogue : Face aux blocages, l’opposition exige un comité de suivi et met en garde le Président

L’opposition ayant pris part au Dialogue national a tenu une conférence de presse ce mercredi pour dresser un bilan critique du processus et interpeller directement le président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Tout en réaffirmant son attachement au principe de concertation, elle alerte contre toute tentative de passage en force sur les conclusions issues des débats.

L’opposition sénégalaise ayant pris part au Dialogue national affirme y avoir participé « dans un esprit de responsabilité démocratique », malgré les arrestations d’opposants, la répression contre la presse et la société civile, ainsi que le rejet de plusieurs de ses amendements. Elle invoque l’ancrage historique du consensus dans la gestion des crises politiques au Sénégal.

toutefois, avertit-elle, « toute prise de décision unilatérale serait contraire à l’esprit de nos récentes assises et équivaudrait, pour nous, à la caducité de toutes les conclusions du Dialogue national sur le système politique ».

Appel à un comité de suivi
Face à la fragilité des accords et à la persistance des désaccords, l’opposition appelle à la mise en place d’un comité de suivi inclusif rassemblant l’ensemble des acteurs du Dialogue. Ce comité aurait pour mission : de définir les modalités consensuelles de mise en œuvre des points d’accord ; et de poursuivre les discussions sur les divergences non tranchées.

Une interpellation directe au président
L’opposition en appelle solennellement au président Diomaye Faye à respecter ses engagements publics. Elle cite sa déclaration d’ouverture du Dialogue, où il affirmait : « Mon rôle, en tant que garant de l’unité nationale, est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier. »

L’opposition annonce qu’elle adressera une lettre officielle au chef de l’État, exigeant qu’il limite la mise en œuvre aux seuls points consensuels issus du Dialogue.

« Nous le disons sans équivoque : toute prise de décision unilatérale serait un coup porté à l’esprit du Dialogue et remettrait en cause l’ensemble de ses conclusions. »

Auparavant, l’opposition au Dialogue national a apporté ses observations sur plusieurs points liés aux arrestations d’opposants, des désaccords profonds sur des points essentiels, le de scrutin et représentativité , le Statut de l’opposition et rationalisation politique, les Libertés publiques et droits humains, les contradictions du pouvoir.

2 COMMENTAIRES
  • Ama

    Voilà la conséquence de rassembler une opposition en débandade et les réunir autour d’une table pour faire face à un pouvoir détenteur d’une légitimité sans équivoque. Si on a affaire à des opposants opportunistes et anti republicains, et c’est le cas, ils vont utiliser cette main tendue comme un levier de survie politique pour essayer d’imposer ce que les urnes ne leur ont pas données. Avec la majorité écrasante dont il dispose Diomaye n’avait vraiment pas besoin de sortir ces fossoyeurs de la république de la léthargie où ils étaient bien installés pour leur permettre d’une voix unifiée de cracher dans la soupe. C’est cette opposition vomie par le peuple qui devait ramper pour tenir langue avec le régime. Vouloir faire du politiquement correct avec des gens sans foi ni loi peut conduire au désenchantement de tous ceux qui ont cru à une vrai rupture. Une victoire s’assume et ne se partage pas avec l’ennemi.

  • FadiagneS

    Ce qui est dommageable au dialogue et aux commentaires post-dialogues, il me semble, c’est l’absence d’inventaire des actes posés par les régimes passés. L’opposition sénégalaise à l’assemblée nationale est composée d’anciens parlementaires et ex-responsables du fait politique. Ces derniers semblent découvrir les contours de l’activité politique dans ce pays. Sans faire le procès de ces acteurs, il aurait été judicieux d’éclairer l’opinion sur les intentions et motivations … le débât politique est inondé par des jugements, des diffamations et autres appels et dénonciations qui souvent frôlent la manipulation médiatique à défaut de représentativité.
    Beaucoup de pratiques et gestions clientélistes perdurent. J’en veux pour preuve l’argent distribué pour entretenir les « partisans » du parti au pouvoir sensé rompre d’avec les habitudes qui alimentent les suspicions.
    Nommer les pratiques, trouver de façon consensuelle leur nocivité fait avancer l’échange et évitera tout camouflage des fourbes qui avancent masqués et prompts à réitérer leurs coups bas

Publiez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *