La défense au juge Lamotte: « Rendre service aux politiques, c’est se mettre en difficulté… »

La plaidoirie de la défense se poursuit. C’est au tour de Me Konaté de plaider. D’entrée, il dénonce une « infraction violente » à l’endroit de Khalifa Sall car, selon l’avocat, ce procès offense le maire, « aimé et adulé par ses administrés qui l’ont élu.« . Toutefois, il n’a pas manqué de sermonner le juge Malick Lamotte quant à la décision qu’il devra prendre à l’issue de ce procès qu’il qualifie de politique. 

« Il a été dit beaucoup de mensonge ici, soyons clairs, soyons honnêtes…« , estime Me Konaté qui espère un jugement « juste », et « équitable ». Avant de poursuivre : « La justice n’est qu’instrumentalisé dans notre continent. Les hommes politiques font leur bagarre… Et lorsqu’il n’y a plus d’issue, ils viennent vers vous (Ndlr: le juge) et demandent d’arbitrer (…) Il y a quelque curiosités dans ce dossier…« .

Ainsi, pour qui connait l’Ige, il est indiqué que ces derniers effectuent des missions qui lui sont confiées par le président de la République. C’est ainsi une administration supérieure de contrôle placée sous l’administration directe du Président.  « C’est une administration dédiée au Président de la République. Peut-on imaginer un seul instant que le Président demande à l’Ige d’aller contrôler la caisse de l’Assemblée nationale… les comptes d’une administration comme la vôtre (Ndlr: le tribunal de grande instance). Cela constitue une violation des droits des collectivités locales…« , regrette l’avocat.

Selon lui, cette affaire constitue une « violation flagrante des principes de la libre administration, une faute à la loi…« . « Volontairement, l’Ige a été envoyée pour aller voir ce qui n’est pas possible…« , première curiosité, selon lui, qui consiste en l' »incursion » de l’Ige dans les affaires de la mairie… La seconde curiosité, selon Me Konaté, la poursuite des comptables publics alors qu’il existe une procédure particulière les concernant.

« Le gardien des fonds ne se plaint de rien, il rend compte de ses comptes qui sont validés et jugés… Ou est le voleur, qui a a été volé, qui crie au voleur M. Le président?« , demande-t-il avant de répondre : « le troisième larron… C’est l’Etat qui vient demander l’ouverture de poursuites… »

« Les comptables publics n’ont rien à faire dans ce tribunal, parce qu’il s’agit d’une matière spéciale… Il n’y a pas de perte, il n’y a pas de manquant (dans les comtes de M. Bocoum et Ibrahima Touré)« , poursuit’il.

Revenant sur le cas du maire de Dakar, il rappelle que « Le patrimoine de Khalifa Sall n’a pas bougé, il vous a remis, M. le président, sa déclaration de patrimoine. Vous avez un homme politique qui a déclaré spontanément son patrimoine« . Une preuve, selon l’avocat, de « grandeur« . Il est d’avis que le détournement de denier public est « inconcevable » dans ce dossier. « Un dossier politique » car, selon luiil qu’il s’agit ici du maire de la Ville de Dakar, en plus d’être député à l’Assemblée nationale et par rapport à l’utilisation de fonds qui lui sont destinés. « 360 millions par an pour venir supporter la douleur des sénégalais, aujourd’hui on vient lui demander de justifier« , regrette Me Konaté qui trouve que c’est « insupportable« .

« La justice ne doit pas être le bras de qui que ce soit. Rendre service aux politiques, c’est se mettre en difficulté. La politique part et la politique reviens. Raison pour laquelle je n’ai pas voulu être un politique…« , conclut-il.

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1 COMMENTAIRE
  • roger milla

    Moi je me demandes si on est au zaire du temps de mobutu ou si vraiment senegal laniou nek ??
    Un presidsnt ne apres les independances qui utilise la justice a des fins politiques?
    Dites moi que c pas vrai

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