De la qualité et de l’hygiène de la viande au Sénégal (Par Christian Sagna)*

De la qualité et de l’hygiène de la viande au Sénégal (Par Christian Sagna)*

La consommation de viande, un élément central de l’alimentation sénégalaise, soulève des questions critiques sur la qualité, l’hygiène et la sécurité sanitaire. Alors que l’importance de ces questions est souvent ignorée par le grand public, il est impératif de comprendre que la qualité de la viande, de l’abattage à la consommation, peut avoir des conséquences graves sur la santé humaine. Cet article vise à sensibiliser les consommateurs, mais aussi à attirer l’attention d’un lectorat plus averti sur les dangers liés à la consommation de viande provenant de circuits non réglementés.

De la ferme à l’assiette : La traçabilité de la viande en question

La chaîne de production de la viande, de l’élevage à la table du consommateur, est un processus complexe qui devrait être minutieusement régulé. En effet, chaque étape de cette chaîne, que ce soit l’élevage des animaux, leur abattage, ou leur transport vers les marchés, doit répondre à des normes strictes pour garantir que la viande soit propre à la consommation.

Cependant, au Sénégal, environ 50% de la viande consommée provient d’abattages clandestins. Ces pratiques, qui échappent à tout contrôle sanitaire, exposent les populations à des risques de santé majeurs. Les circuits clandestins ne respectent ni les standards de salubrité ni les conditions nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire des produits carnés. Ces faits doivent interpeller à la fois les consommateurs et les décideurs.

Les risques liés à la consommation de viande de source non régulée

L’absence de contrôle vétérinaire sur les animaux destinés à la consommation humaine représente un danger sanitaire considérable. En effet, des maladies zoonotiques telles que la brucellose ou la tuberculose, qui se transmettent de l’animal à l’homme, sont souvent associées à ces circuits informels. Ces maladies, si elles ne sont pas détectées et contrôlées à temps, peuvent se propager rapidement et affecter une large portion de la population.

De plus, les abattages clandestins se déroulent dans des conditions insalubres où les règles de base d’hygiène ne sont pas respectées. Cette situation augmente le risque de contamination par des bactéries telles que la salmonelle ou l’Escherichia coli, responsables d’intoxications alimentaires graves. Les conséquences d’une telle contamination vont au-delà de la simple maladie individuelle, affectant l’ensemble du système de santé publique, déjà sous pression.

Abattage clandestin : Une pratique à dénoncer

Les abattages clandestins ne sont pas seulement un problème de santé publique, mais également un obstacle à la modernisation de notre système alimentaire. Ces pratiques, motivées par le profit à court terme, mettent en péril non seulement la sécurité des consommateurs, mais aussi l’image du pays en termes de qualité et de sécurité alimentaire.

La lutte contre l’abattage clandestin nécessite une mobilisation collective. Les consommateurs doivent être conscients de l’importance de privilégier des sources de viande traçables, issues d’abattoirs agréés par les autorités sanitaires. Cela implique un changement dans les habitudes d’achat, mais également une sensibilisation accrue sur les dangers liés à la consommation de viande provenant de sources douteuses.

Le rôle de la sensibilisation dans la préservation de la santé publique

Il est primordial de mener une campagne de sensibilisation à grande échelle pour informer la population des dangers associés à la consommation de viande non réglementée. Mais cette sensibilisation ne devrait pas se limiter aux consommateurs. Les leaders d’opinion ont un rôle clé à jouer dans la promotion d’une prise de conscience collective. Il est crucial que cette frange de la population utilise son influence pour appeler à une régulation plus stricte et à des sanctions sévères contre les abattages clandestins.

Conclusion : garantir une chaîne alimentaire sécurisée pour tous

L’enjeu de la qualité et de l’hygiène de la viande au Sénégal est un défi de taille qui requiert une approche rigoureuse et collective. L’abattage clandestin, s’il continue de proliférer, exposera de plus en plus de Sénégalais à des risques sanitaires évitables. Lutter contre ces pratiques illégales, exiger plus de transparence et de traçabilité, et promouvoir une meilleure régulation ne sont pas uniquement des mesures nécessaires pour la santé publique, mais aussi des actions citoyennes pour un Sénégal plus sûr et plus sain.

En fin de compte, la protection de la santé publique est une responsabilité collective, et c’est ensemble, en tant que société informée et vigilante, que nous pouvons faire la différence.

*Christian Sagna est co-fondateur de LS Groupe.

1 COMMENTAIRES
  • Galay

    Dans ce pays la santé publique et les normes sanitaires ne sont pas des priorités on a tellement de retard….

Publiez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *