Dans le procès Obiang, la justice se penche sur les flux financiers des biens mal acquis

Depuis le début de la semaine dernière, se tient devant le tribunal correctionnel de Paris le procès du vice-président équato-guinéen, Teodorin Obiang, poursuivi pour corruption et blanchiment de fonds publics. Après une journée de pause, le procès a repris ce 28 juin avec une audience au cours de laquelle il a beaucoup été question de flux financiers.

Plusieurs sociétés équato-guinéennes ont permis à Teodoro Nguema Obiang Mangue (« Teodorin »), leur actionnaire, de mener grand train. Parmi celles-ci, on retrouve notamment une société d’exploitation forestière somalienne.

Selon des témoignages recueillis lors de l’instruction, la Somalie n’avait pour vocation que de prélever un impôt révolutionnaire sur les exportations de bois. Le tarif de cette taxe bien singulière se montait à 15 000 francs CFA par mètre cube, soit environ 230 euros.

Ce 28 juin, le tribunal a noté que cet impôt prélevé par le ministre de l’Agriculture de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang – poste qu’il a occupé entre 1997 et 2012 – pouvait être assimilé à des faits de corruption.

Manque de vigilance des banques

Mais la défense intervient : « Aucun document, martèle Me Marsigny, n’a jamais été fourni en soutien de ces accusations ». « C’est vrai, acquiesce la présidente. On n’a pas de preuve, mais cela ne rend pas la chose impossible ».

Les bénéfices de ces sociétés alimentaient les comptes d’une filiale du français Société Générale à Malabo, la capitale. La banque n’a pas été poursuivie. Elle a toujours indiqué que ces revenus étaient transparents.

« Obiang, transparent ? C’est une blague ? », rétorque William Bourdon, l’avocat des parties civiles. Le fondateur de l’ONG Sherpa défend aussi Transparency International, à l’origine de la plainte qui a déclenché l’affaire des « biens mal acquis » en 2007. A ses yeux, le manque de vigilance du système bancaire est bien l’une des causes de cette corruption endémique.

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