L’Etat menace de licencier les 5 mille enseignants réquisitionnés, et qui ont, soit refusé de recevoir notification de leur réquisition, soit refusé d’y déférer. Ces malheureux ont 24 heures, à compter de demain lundi pour se conformer à l’ordre de réquisition, aux mesures d’exception.
Une manière forte pour l’Etat de faire pression sur les enseignants de rendre les notes à l’administration et de participer à la tenue des conseils de classe.
Mais, on est où là ? Pour égratigner nos cousins ivoiriens. Dans un pays en état de siège ? Un pays en guerre? Un pays de démocratie bananière ? Non rien de tout cela ne peut justifier de tels comportements et va-t-en-guerre du Gouvernement.
Non ! Nous sommes au Sénégal. Un pays de tradition démocratique. Où les populations ont commencé déjà à voter à l’ère coloniale. Un pays où quatre présidents se sont succédé pacifiquement au pouvoir. Et le premier d’entre-deux, Léopold Sédar Senghor, ne cessait de rabâcher que le Sénégal est un pays de dialogue.
Donc, cet état de détresse ou la montée des périls n’ a pas droit de cité au pays du premier président du Sénégal. Surtout que le chef de l’Etat, Macky Sall, vient de lancer, le 28 mai dernier, le Dialogue national inclusif. Hélas ! On semble oublier dans ces consultations le secteur de l’Education, en se dirigeant dangereusement là où les fleurs ont des dents.
Parce que, l’Etat débordant d’énergie, de menaces… excelle malheureusement dans la méthode belliqueuse qui n’entraîne que l’escalade voire des lendemains incertains pour l’école sénégalaise.
En lieu et place des bruits de bottes, le régime de Macky Sall doit appeler à des renégociations des accords déjà signés. Rien de ridicule dans tout cela. Parce que un nouveau contexte engendre une nouvelle donne. Des solutions consensuelles peuvent bien être trouvées à cette crise lancinante. Si bien sûr on fait table rase de ce radicalisme brandi ça-et-là. En étant animé de bonnes intentions de part et d’autres.
Même si les enseignants ont donné du fil à retordre cette année à l’Etat qui n’arrive toujours pas à respecter les accords signés, il n’en demeure pas moins que des plages de convergence existent toujours pour retrouver la tranquillité d’esprit… au resserrement des lignes…En laissant de côté ce que la loi L. 279 du code du travail dit en de pareilles circonstances… Sinon, l’école sénégalaise risque de clore son destin…