« Ce 18 octobre 2020 a donc été bel et bien le début d’une « Révolution Nationale, Démocratique et Citoyenne », qui ouvre une phase de transition pour réaliser les aspirations du peuple Malien en quête de la restauration de sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire, pour y assurer la sécurité et l’inclusion sociale, dans la justice et la réconciliation nationale », déclare, Ibrahima Sène, leader du Parti de l’indépendance et du travail (PIT).
Evénement…
Selon Ibrahima Sène, la CEDEAO, qui réduit cet événement historique à une simple prise du pouvoir par l’armée contre un pouvoir civil légitime, et qui le qualifie de « Coup d’Etat » contre le peuple, ne peut qu’exiger, leur départ pour rétablir le Président déchu dans ses fonctions. Mais, ayant échoué dans cette première tentative, elle théorise une période de transition entre la déchéance du Président IBK, et la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, avec un Code électoral plus consensuel.
Erreur…
« C’est donc une erreur d’appréciation que de réduire la crise au Mali au seul système électoral qui a permis l’élection à deux reprises d’IBK, et que la période de transition devrait servir à réformer », ajoute M. Sène.
Perception…
D’après lui, une telle perception a déjà coûté 7 ans d’aggravation de la crise au Mali, de 2013 à 2020, au point de mettre l’existence même du pays en danger. Et c’est le triomphe d’une telle perception à l’époque, qui a permis une reproduction du régime présidentiel sous Amadou Toumani Touré( ATT) qui a été déchu par les militaires, à travers l’élection d’IBK, qui, après 7 ans de mise en œuvre de la même Politique économique néolibérale, a plongé son pays dans une dépendance accrue vis-à-vis de la France, et dans sa mise sous tutelle par l’ONU, et a étendu l’insécurité et la misère dans tout le pays, tout en remettant les richesses budgétaires de l’Etat les ressources du pays, entre les mains d’une minorité, par la gabegie et la corruption, et en cultivant l’exclusion économique et sociale de larges populations du Centre et du SUD, qui a servi de terreau fertile aux violences inter ethniques et djihadistes, et la remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali.
Problème…
Selon M. Sène, le véritable problème au Mali d’aujourd’hui, après la chute d’IBK, est le passage de ce régime présidentialiste de gouvernance de politique économique néolibérale, vers un régime qui doit mettre fin à tout pouvoir personnel, en restituant la fonction du pouvoir Exécutif à l’Assemblée nationale qui choisit son Premier Ministre chargé de définir et de mettre en oeuvre, sous son contrôle, la Politique de la Nation.
Transition…
« La Transition d’aujourd’hui, ne devrait pas être un instrument de reproduction de ce régime à travers un système électoral plus consensuel, mais plutôt une transition qui jette les bases institutionnelles et politiques de la rupture d’avec ce régime, et non pas seulement un remplacement de l’équipe dirigeante déchue », ajoute le leader du PIT.
Pour lui, une telle transition ne peut pas se concevoir en 9 mois comme l’a pensé le CNSP à ses débuts, mais ne pourrait être qu’à l’issu d’une large concertation, sans précipitation aucune, ni dilatoire, entre les forces républicaines, démocratiques et de justice sociale, dans les partis d’opposition, dans la société civile et dans les forces armées.