Covid-19 : début du déconfinement en Algérie, réouverture des cafés, plages et mosquées

Les Algériens ont pu de nouveau se rendre, samedi, sur leurs plages, dans leurs cafés et leurs mosquées après cinq mois de confinement. Plusieurs mesures ont été mises en place pour faire respecter le port du masque et la distanciation physique. Les contrevenants encourent de lourdes amendes.

Après cinq mois de confinement à cause de la pandémie de coronavirus, les Algériens ont retrouvé, samedi 15 août, les plaisirs de la plage et du café, et les fidèles, leurs mosquées.

« L’atmosphère à la maison devenait insupportable avec les enfants qui s’ennuyaient, j’en pouvais plus », a raconté à l’AFP Soraya, sortie avec sa voisine Fatima et les enfants pour passer la journée à la plage.

Celle-ci avoue avoir eu envie de braver l’interdit ces derniers jours mais la peur d’être verbalisée a freiné ses ardeurs. Tous portent le masque, obligatoire en public. Les contrevenants encourent de lourdes amendes.

Les services de sécurité, dont la police, à pied ou en quad, sont chargés de veiller au respect du port du masque et des consignes de distanciation entre les baigneurs.

Réouverture des mosquées, la grande prière du vendredi reste interdite

Les plus grandes mosquées d’Algérie accueillent, elles aussi, à nouveau les fidèles. En revanche, la grande prière du vendredi demeure interdite, tant que la situation sanitaire ne sera pas totalement maîtrisée.

Dans un premier temps, la réouverture des lieux de culte sera limitée aux seules mosquées pouvant accueillir plus de 1 000 croyants. Le masque y est obligatoire et les fidèles doivent se tenir à un mètre les uns des autres.

Des opérations de nettoyage et de désinfection ont eu lieu avec la participation de nombreux bénévoles. Dans certaines mosquées les tapis ont été enlevés, dans d’autres ils ont été recouverts de plastique. Chaque fidèle doit emporter avec lui son tapis de prière, sinon on lui donne un tapis jetable.

« Remercions Dieu. J’ai constaté que les personnes respectaient les règles d’hygiène. C’est une bonne chose car quand nous venons prier c’est pour faire une bonne action, pas pour en faire une mauvaise en contaminant les autres », témoigne Abdelmalek, un retraité de 57 ans.

Les femmes, les enfants de moins de 15 ans et les personnes vulnérables ne sont pas autorisés, pour le moment, à aller prier. Des pratiquantes, rencontrées dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger, ne comprenaient pas cette « discrimination à la prière ».

Pour le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi, le respect des mesures de prévention « accélèrera » la réouverture complète des lieux de culte.

À l’instar des parcs, des établissements scolaires et universitaires et des stades, les mosquées étaient totalement fermées depuis le 19 mars. Les piscines, hammams et salles des fêtes, eux, le resteront.

Le risque d’une nouvelle vague de Covid-19

Les cafés et restaurants ont également rouvert, mais le gouvernement a averti que ces mesures pourraient être remises en question en cas d’aggravation de la situation sanitaire.

Le sociologue Zoubir Arous met d’ailleurs en garde contre une nouvelle vague de Covid-19 liée à une réouverture « précipitée » décidée « dans des bureaux ». « Je comprends que ceux qui vivent à 20 dans un deux pièces n’en peuvent plus, mais nous sommes face à une situation exceptionnelle. »

Le gouvernement a reconduit jusqu’au 31 août le confinement partiel à domicile dans 29 des 48 wilayas (préfectures) du pays. Un couvre-feu nocturne y reste en vigueur. Le confinement a été levé dans les 19 autres wilayas.

Au total, près de 40 000 cas de coronavirus ont été officiellement déclarés en Algérie depuis février. Quelque 1 360 décès ont été recensés, ce qui fait de l’Algérie le troisième pays le plus endeuillé en Afrique derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud.

France 24

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