Les impacts économiques et socioprofessionnels de la pandémie de Covid-19 ne sont pas sans répercussion sur les rapports entre locataires et bailleurs. Au contraire, plusieurs différends entre les locataires et les bailleurs ont eu une tournure malheureuse, à cause des conséquences de la pandémie de la Covid-19. La saisine de l’Association nationale des locataires du Sénégal, loin d’arranger, fait souvent empirer les choses. Pis, les affaires ayant atterri au tribunal ont, elles aussi, connu une hausse considérable. Sur 504 dossiers portés au tribunal d’instance de Dakar, les 418 sont nouvelles et ont un lien avec une expulsion ou un litige dû à la Covid-19.
Entre 9000 et 10000 plaintes enregistrées
Le Sénégal a enregistré son premier cas de contamination au nouveau coronavirus, le 2 mars 2020. Selon Elimane Sall, le président de l’Association nationale des locataires du Sénégal, entre la fin du mois de mars et la levée des restrictions liées à la Covid-19, en fin août, entre 9000 et 10000 plaintes ont été enregistrées par l’association. Il s’agit, explique-t-il, de sommations, de menaces d’expulsion et de saisine des tribunaux. La Covid19 a accentué la saisine de l’association. Le nombre de cas jadis enregistrés à une semaine est décompté en une journée, avec un chiffre journalier de 20 interpellations.
Record : 504 dossiers portés au tribunal
Me Bassirou Sakho, le conseiller juridique de l’association, lui aussi parle de chiffres records à cause de la pandémie. 504 dossiers ont été portés au Tribunal d’instance de Dakar. 418 de ces affaires sont nouvelles et ont un lien avec une expulsion ou un litige du à la Covid-19. Le recensement a eu lieu en octobre passé. Il est possible que la situation empire à cause des difficultés rencontrées par plusieurs travailleurs. Pour lui, arriver à ce stade est une première dans la saisine des tribunaux, à cause de différends entre des locataires et leurs bailleurs. «Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, on ne peut pas prendre des mesures aussi fortes en demandant à chacun de rester chez soi et ouvrir des brèches pour permettre aux bailleurs d’aller dans le sens contraire de cette mesure-là, en leur permettant d’initier des procédures et de faire expulser des locataires», explique-Me Bassirou Sakho.