Le tribunal vient de rendre son verdict dans l’affaire opposant Cheikh Issa Sall au site Sans Limites, déclarant Yankhoba Sané, directeur de publication, coupable de diffamation. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis, tandis que le média devra verser 100 millions de francs CFA à la partie civile. Ce jugement a suscité une vive réaction du groupe de presse, qui, par le biais d’un article publié sur son site, conteste non seulement le verdict mais aussi les conditions dans lesquelles il aurait été prononcé.
Dans cet article, Sans Limites maintient fermement ses accusations contre Cheikh Issa Sall, le qualifiant de manipulateur et dénonçant des pratiques qu’il juge douteuses au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), une structure dirigée par Sall. Le groupe exprime son incompréhension face à un jugement rendu sans tenir compte, selon eux, des résultats des audits en cours concernant la gestion de Sall à la CDC. Ils critiquent également l’absence de leur avocat, Me Abdinar Ndiaye, qui, selon leurs dires, a manqué à ses obligations professionnelles. L’article rapporte que ce dernier n’a pas répondu aux appels du groupe depuis un mois et aurait prétendu être malade lorsque les responsables de Sans Limites l’ont enfin joint.
Le média met aussi en lumière ce qu’il considère comme une conspiration orchestrée par les figures influentes de l’ancien régime, visant à museler les journalistes d’investigation. Pour Sans Limites, ces personnalités cherchent à étouffer les révélations gênantes mises en avant par leurs publications sur des malversations supposées. Cette situation, selon eux, expliquerait pourquoi le verdict a été rendu sans la moindre consultation du groupe ni de son avocat.
En conclusion de leur communiqué, Sans Limites annonce son intention de faire appel du jugement, rejetant en bloc la condamnation qu’ils estiment injustifiée. Le site persiste dans son refus de retirer les accusations publiées à l’encontre de Cheikh Issa Sall et son entourage, affirmant qu’il n’y a aucune raison de revenir sur ces propos.