Commissariat central et camp Sékou Mballo : La Police dit non à la vente de ses biens stratégiques

Les forces de police ont évité de justesse la perte de sites emblématiques à Dakar, notamment le commissariat central et le camp Sékou Mballo, menacés par des projets controversés. Selon le quotidien L’Enquête, un ancien ministre sous le régime de Macky Sall aurait tenté de brader ces sites à des investisseurs étrangers.

Le commissariat central : un projet controversé

Le commissariat central de Dakar, un symbole de l’ordre public au cœur de la capitale, aurait failli être vendu à des hommes d’affaires chinois. L’objectif : y ériger un immeuble de 12 étages (R+12), où la police n’aurait conservé que le rez-de-chaussée et les deux premiers étages. Une proposition qui aurait réduit l’espace opérationnel des forces de sécurité, au profit d’intérêts privés.

Face à cette menace, les plus hautes autorités de la police ont vigoureusement opposé leur veto, refusant que ce patrimoine stratégique soit sacrifié sur l’autel des intérêts financiers. Leur détermination a permis de préserver cet espace vital pour la sécurité publique.

Le camp Abdou Diassé : un scandale financier

Un autre scandale éclabousse le camp Abdou Diassé, où la construction de deux tours devait renforcer les infrastructures policières. Selon L’Enquête, le projet avait été attribué de gré à gré à une entreprise privée, qui aurait empoché 80 % des fonds avant d’abandonner le chantier.

Lorsque le régime de Macky Sall a chuté, l’entreprise a pris la fuite, laissant derrière elle un chantier inachevé et un trou béant dans les finances publiques. Cette situation soulève de sérieuses questions sur la gestion des contrats publics et les mécanismes de contrôle sous l’ancien régime.

Une victoire pour la Police, mais à quel prix ?

Si la Police a réussi à sauver ses terres, ces affaires révèlent des pratiques inquiétantes qui mettent en lumière la vulnérabilité du patrimoine public face à des ambitions privées. Ces épisodes rappellent l’importance d’une gouvernance transparente et de la vigilance pour protéger les biens publics, particulièrement ceux liés à la sécurité nationale.

La Police nationale, en s’opposant fermement à ces projets douteux, a montré qu’elle n’était pas seulement une institution de maintien de l’ordre, mais aussi une gardienne des intérêts stratégiques de l’État. Reste à savoir si des mesures judiciaires seront prises pour identifier et sanctionner les responsables de ces scandales.