Chemin de fer Dakar-Bamako : le Sutrail réaffirme sa confiance aux autorités

Réunis en assemblée générale, les cheminots affiliés au Syndicat unique des travailleurs du rail (Sutrail) dirigé par Mambaye Tounkara se sont démarqués de la position des deux autres organisations syndicales de Dakar-Bamako-Ferroviaire (Dbf) que sont le Syndicat autonome des travailleurs du rail et la Fédération des travailleurs du rail qui veulent engager un bras de fer avec les États sénégalais et malien accusés de laisser pourrir la situation de l’entreprise et de ses agents.

« Pour tenter de semer le flou dans la tête des cheminots, le Syndicat autonome des travailleurs du rail et la Fédération des travailleurs du rail ont déclaré que le Sutrail est représenté dans ce gotha de syndicalistes douteux. Il n’en est rien », a d’emblée noté Mambaye Tounkara.

Selon le responsable de Sutrail, même si la transition de la résiliation de la concession de Transrail vers la mise en place du schéma institutionnel a connu un retard dans la mise à disposition par les deux États du Sénégal et du Mali des fonds chiffrés à 7,5 milliards de FCfa, il n’en demeure pas moins vrai que les salaires sont bien assurés par les gouvernements.

« Aussi, des efforts sont consentis dans la prise en charge sanitaire et les cotisations sociales », a-t-il ajouté. Malgré toutes ces satisfactions, Mambaye Tounkara reconnaît que « dans le décaissement des fonds d’appui, il y a des lenteurs, surtout du côté du Sénégal ». Selon lui, cette situation déteint sur la remise en état rapide de leur outil de travail au plan technique.

« Il urge d’agir pour réparer des locomotives afin de disposer d’au moins 15 machines en bon état, de récupérer des wagons et de restaurer les parties critiques de la voie ferrée entre Tambacounda et Kidira », a-t-il dit avant de demander « une dotation des ateliers en outillages et pièces de rechange indispensables à l’entretien du matériel roulant ».

En syndicaliste averti, Mambaye Tounkara a demandé aux cheminots de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. « Au moment où certains maîtres chanteurs ruent dans les brancards, les gouvernements du Sénégal du Mali sont encore dans les délais de leur engagement », a-t-il précisé.

Il a ensuite assuré que « le jour où Sutrail constatera que les États ne sont plus dans la dynamique de leur engagement, il sera le premier syndicat à dire aux travailleurs la vérité et à engager la lutte syndicale ». Mambaye Tounkara a invité les deux gouvernements malien et sénégalais à accélérer la mise à disposition des fonds pour aider à redonner à l’outil de travail un meilleur aspect.

Ayant hérité d’un lourd passif social légué par Transrail, la question sensible du paiement des indemnités de départ à la retraite de dizaines d’agents reste tout de même une situation pénible. « Nous attirons aussi l’attention des autorités sur cette lancinante question », a-t-il lancé. ( Soloeil )

 

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