Chacun y va de son intérêt…Par Elhadj Yvon MBAYE

Il n’y a pas eu dans notre histoire républicaine, des compétitions électorales où le citoyen ne s’est pas exprimé librement. Depuis des siècles. Lors des dernières joutes référendaires, le peuple s’est, malgré tout, encore exprimé. Et d’une façon qui fît couler beaucoup d’encre et de salive. Les résultats, les vrais, sont, nous en sommes sûrs sur le bureau du premier parmi nous.
                               Pourquoi  Tant  D’agitations ? 
Les toutes premières estimations très médiatisées avaient donné 55 % de Oui et 45 % de Non. Nonobstant toute cette manne financière et matérielle de la majorité, un tel futur verdict serait certainement décevant, voire blessant. Car, Le « Roi », himself,  avait pris son bâton de pèlerin (du jamais vu dans une consultation référendaire! ) pour booster son camp, vers une victoire écrasante. Hélas! Nous connaissons ce qu’il en est suivi réellement.
Deux jours après, un miraculeux 66 %, tombé du ciel du Juge et Partie, voire d’un Ministre de l’Intérieur inquiétant, est venu se substituer au 55% précédemment annoncé. Et depuis quand au Sénégal, a-t-on vu un tel membre du gouvernement annoncer les résultats d’une élection, fut-elle une consultation référendaire? Posons-nous alors,  la question de savoir : Dans quel pays sommes-nous ?
                                 La Frilosité Gouvernementale
Malgré la publication officielle de leurs résultats, Le « Roi » et sa Cour, dans une peur bleue, n’étaient pas du tout rassurés, en ce qui concerne la popularité recherchée et voulue, face à son peuple. Ce qui explique aujourd’hui, ce demi-tour sur la route à 150 km à l’heure, menant vers un soi-disant dialogue National, Social ou Politique. Les griefs, délits ou crimes économiques d’alors, scotchés sur l’existence morale d’adversaires politiques devenus ennemis, vont par les temps qui courent, se trans former en souvenirs.
Pour un peu de respect envers leurs administrés, il serait trop facile pour un Etat et sa Justice, après une conférence de presse (On s’en souvient encore) marquée historiquement, par une réquisition d’anthologie d’un atypique Procureur, de se dédire, tout bonnement, quatre années après. Comme pour accoucher sur la place du village, de cette formule bien connue: « Après la pluie, le beau temps ».
Et les 4. 000 Milliards Cfa que les amis banquiers et européens du vieux Dansoko du PIT, devaient nous aider à rapatrier ? Et les 2. 000 Milliards de nos francs de Bathily de la LD, que le présumé enrichi illicitement, avait soigneusement cachés dans certaines banques mondiales ?  Et les 700 et quelques autres Milliards déclarés au cours de l’inculpation ?   L’éponge de la retrouvaille libérale est venue enrayer tout cela. Une comédie étatique.
                                      Le  » Jeu De Dames « 
Où en sommes-nous présentement ? Si non, imaginer une combinaison politico-judiciaire afin que le prisonnier le plus célèbre de notre République, puisse humer l’air de la liberté. Ce qui débouchera inéluctablement, sur une autre recomposition de ce paysage politique, pour le moment indécis, de deux camps opposés dans une même famille libérale. Celle de Maître Wade. Un jeu politique où les tenants du régime en place, font tout pour conserver le pouvoir  » un deuxième mandat oblige ! », et où, les opposants « frères » également, manigancent à leur façon, quel qu’en soit le prix, afin d’obtenir la libération complète de leurs détenus, avant de se battre démocratiquement pour un retour aux commandes  » Une troisième alternance ! « 
C’est pourquoi, nous terminerons par croire que Machiavel a dû passer, ne serait-ce qu’une seule nuit,  à la Maison Blanche de l’ex- Avenue Roume. Car, après tout ce méli-mélo, il n’y a eu qu’un seul  perdant : le peuple sénégalais.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Tel : 77 179 19 38
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