Habib Beye monte au créneau après la décision de la FIFA de repousser au 15 décembre la libération des joueurs africains pour la CAN 2025. Un changement de dernière minute que l’entraîneur du Stade Rennais juge « incorrect », dénonçant un manque de respect envers les sélections nationales africaines, privées d’une préparation optimale à moins d’une semaine du début du tournoi.
À moins de trois semaines du coup d’envoi de la CAN 2025, la décision de FIFA de repousser la date de libération des joueurs jusqu’au 15 décembre provoque une vive polémique, et parmi les plus virulentes réactions, celle de l’entraîneur de Stade Rennais FC, ancien international sénégalais : « c’est incorrect ».
Un changement tardif et contesté
Initialement, les joueurs sélectionnés pour la CAN devaient être libérés par leurs clubs au 8 décembre.
Mais mercredi 3 décembre 2025, la FIFA, après des discussions avec les clubs européens et l’Confederation of African Football (CAF), a décidé de repousser cette date au 15 décembre.
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Conséquence : les équipes nationales africaines n’auront qu’environ six jours pour préparer la compétition, avant le début des matches le 21 décembre.
Les mots de Beye , colère et injustice
Interrogé lors d’une conférence de presse, Habib Beye n’a pas mâché ses mots :
« Je ne suis pas surpris de ce qui se passe parce que, en quelque sorte, cette ingérence… a déjà existé dans le passé. On a l’impression qu’on peut bouger la CAN quand on veut… et ça ne se passe pas ainsi pour les autres compétitions internationales. »
Il a poursuivi en rappelant que les préparatifs des fédérations, convocations, logistique, camps, étaient déjà lancés selon l’ancienne date, et que ce changement soudain s’inscrit dans ce qu’il considère comme un manque de respect historique envers le football africain :
« Quand une date est confirmée et que les préparations sont en place, réserver des hôtels, organiser des matchs amicaux… et recevoir l’information aussi tard, pour moi c’est incorrect. »
Le Quotidien
Même s’il admet que son club bénéficiera de la prolongation, « nos joueurs resteront jusqu’au 15, on est très contents de les avoir » Beye ne peut se départir de son indignation face aux conséquences pour les sélections nationales :
« Mais si on se place du côté des sélectionneurs et des fédérations, je trouve ça incorrect. »
Un impact réel sur la préparation des sélections
Le retard risque d’handicaper sérieusement les équipes nationales africaines : moins de temps de récupération, de cohésion tactique, de stage, voire l’annulation de matchs amicaux prévus.
Reuters
Le calendrier serré favorise implicitement les clubs européens, soucieux de finir leurs compétitions avant la trêve, au détriment des nations africaines. Un déséquilibre que Beye dénonce comme emblématique d’un manque global de considération du football africain par les instances et clubs internationaux.
Entre colère et espoir, ce que cela révèle
Pour Beye, le report est symptomatique d’une longue série où la CAN est traitée comme « secondaire ». L’ancien international rappelle que, lors de sa carrière, il a déjà vécu des changements de calendrier de dernière minute.
Le coach rennais espère que cette polémique servira de signal fort à la FIFA et aux clubs : la CAN mérite le respect et une organisation sérieuse, à l’image des autres grandes compétitions internationales.
Mais il reste réaliste : le club, comme beaucoup d’autres, profitera de la prolongation pour bénéficier des joueurs plus longtemps, un paradoxe entre intérêts privés et collectifs.
Alors que le compte à rebours pour la CAN 2025 a commencé, la prise de position de Beye alimente le débat plus large sur l’équité entre clubs et sélections africaines. Pour lui, ce n’est pas seulement une question de calendrier : c’est une question de respect.

merci habib pour votre courage de denoncer vela